Crise au CNOSF : l’affaire Fortepaule, le scotch du capitaine Haddock de la présidente

2 articles en 3 jours (dans Le Parisien et l’Equipe) sur le lien entre l’affaire Fortepaule et la présidente du CNOSF Brigitte Henriques et ceci à moins d’une semaine de l’assemblée générale où certaines voies s’élèvent pour demander un vote de confiance suite à l’intervention de Denis Masseglia l’ancien président lors du CA exceptionnel du 16 mai au cours duquel il a demandé sa démission.

Cet article du Parisien d’abord Violences sexuelles : cette attestation en faveur d’un dirigeant qui embarrasse Brigitte Henriques selon lequel l’ancienne vice-présidente de la FFF, aujourd’hui à la tête du Comité national olympique et sportif français, a rédigé en 2018 une attestation soutenant Jacky Fortépaule, ex-président de la Ligue du Centre condamné ensuite pour harcèlement moral et sexuel. Une affaire révélée par Romain Molina.

Un article dans lequel Romain Baheux et Sandrine Lefèvre  pose la question : Brigitte Henriques pouvait-elle ignorer ce qu’on reprochait à Jacky Fortépaule, alors que les faits lui ont été détaillés à plusieurs reprises par écrit ? Selon le Parisien « plusieurs personnes ont alerté la Fédération française de football de l’époque en 2018. D’abord en juin, où le délégué du personnel adresse un mail aux dirigeants de l’instance. Puis en septembre, où un élu adresse un mail à Brigitte Henriques et Noël Le Graët, alors président de la FFF, pour leur demander d’échanger sur le dossier. »

Brigitte Henriques pouvait-elle ignorer ce qu’on reprochait à Jacky Fortépaule, alors que les faits lui ont été détaillés à plusieurs reprises par écrit ?

Dans l’équipe, Affaire Jacky Fortepaule : l’étrange amnésie de Brigitte Henriques la présidente du CNOSF Brigitte Henriques reconnaît avoir délivré une attestation à Jacky Fortepaule, ancien président de la Ligue de football du Centre-Val de Loire, poursuivi pour harcèlement sexuel, mais sans connaître les faits qui lui étaient reprochés. Des documents et témoignages retrouvés par L’Équipe contredisent cette version.

Marc Leplongeon fait état d’ « une demi-douzaine de documents et témoignages recueillis par L’Équipe mettent à mal cette version des faits. » Le fait que selon l’avocat, Brigitte Henriques a rédigé ce document à l’aveugle, Fortepaule ne lui ayant jamais dit « pour quel motif », ni que c’était « pour un tribunal ».

Le journaliste d’investigation de l’Equipe cite à l’été 2018, 2 personnes qui contactent directement Brigitte Henriques pour lui faire part de la situation (un conseiller technique en arbitrage de la Ligue, délégué du personnel par mail le 5 juin 2018, et un membre du Comité directeur de la Ligue qui affirme à L’Équipe avoir appelé personnellement Brigitte Henriques pour la tenir informée de la situation, et lui avoir envoyé un mail resté sans réponse

« Madame Brigitte Henriques n’a jamais eu connaissance des correspondances reçues, affirme son avocat, Me Arash Derambarsh » Le Parisien

Dans le Parisien, son avocat répond « Madame Brigitte Henriques n’a jamais eu connaissance des correspondances reçues, affirme son avocat, Me Arash Derambarsh. Rien d’étonnant, elle était au moment des faits vice-présidente de la plus grosse fédération sportive de France regroupant plus de deux millions de licenciés. En tant que vice-présidente, elle recevait plus de mille mails et messages par semaine. » Et d’indiquer dans l’équipe « En tant que vice-présidente de la FFF, elle recevait des milliers de mails, elle ne pouvait pas tout voir, elle ne pouvait pas tout lire ». joute que la déontologie ne faisait pas partie de ses responsabilités à la FFF, et qu’on lui demande aujourd’hui « d’avoir un point de vue sur le comportement de quelqu’un dont elle n’avait pas eu connaissance » et de conclure, « On tape sur quelqu’un qui a fait beaucoup plus pour les femmes que ses prédécesseurs en vingt ans. »

« Souvent, il est plus rapide de raconter la vérité, même quand elle n’est pas très glorieuse. » Pierre Samsonoff

Est-il possible que Brigitte Henriques n’ait pas su ce pour quoi Jacky Fortepaule lui demandait une attestation ? Cité par l’équipe Pierre Samsonoff l’ancien président de la ligue de football indique « Je ne comprends pas ce qu’elle raconte, répond Samsonoff. Je suis persuadé de sa bonne foi et qu’elle n’a pas cherché à avoir une attitude de dissimulation. » En clair : l’ex-vice présidente de la FFF n’a pas cherché à enterrer l’affaire, selon lui. « Mais ce qui est stupide, c’est de ne pas assumer. Et la décision de justice a montré qu’on s’est gourrés sur ce coup-là. Souvent, il est plus rapide de raconter la vérité, même quand elle n’est pas très glorieuse. »

Effectivement cette affaire colle aux basques de la présidente… comme le scotch du capitaine Haddock. Pourra-t-elle s’en débarrasser un jour ?