Et si c’était ça l’héritage de #paris2024 : des fédérations (à Mission ? ) qui répondent aux besoins des clubs sportifs, des licenciés, des adhérents et des pratiquants.

Suite à la présentation du rapport Buffet Diagana, la ministre des sports Amélie Oudéa-Castera a souhaité « replacer l’enjeu du renforcement du rôle des fédérations dans le domaine de la protection des sportifs au cœur d’une démarche visant à encourager les fédérations à s’affirmer comme des « fédérations à mission », menant plus largement des actions citoyennes et sociétales, notamment sur les enjeux environnementaux, éducatifs, de santé et d’inclusion par le sport. »

Des fédérations à mission : un pléonasme ?

On peut se poser la question. La notion de « mission » a été introduite pour les entreprises dans L’article 176 de la loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises (loi Pacte). Il s’agit pour une entreprise d’affirmer publiquement sa raison d’être, ainsi qu’un ou plusieurs objectifs sociaux et environnementaux qu’elle se donne pour mission de poursuivre dans le cadre de son activité. La loi Pacte a permis de faire entrer définitivement les notions d’ »intérêt social », « raison d’être » et « société à mission » dans le droit français indique Bpifrance

A lire sur ces sujets

• La qualité de « société à mission » – bpifrance-creation.fr
• Guide pratique : se doter d’une raison d’être, devenir une société à mission – lelab.bpifrance.fr
• Comment devenir une société à mission ? – economie.gouv.fr

Qu’est ce qu’une fédération sportive si ce n’est d’abord est avant tout une structure qui participe à l’exécution d’une mission de service public , qui contribue à l’intégration sociale, à la solidarité intergénérationnelle et à l’apprentissage de la citoyenneté et de la vie démocratique … tout ceci avec des objectifs de développement durable inscrits au Programme de développement durable à l’horizon 2030 comme le précise l’article L100-1 du code du sport.

Que faut il ajouter aux missions actuelles des fédérations ?

Rien; tout est écrit, mais le fait pour certaines fédérations de se positionner comme des fédérations à mission et pour la ministre de vouloir encourager les fédérations à s’affirmer comme des fédérations à mission en dit long sur la dérive progressive du positionnement des fédérations.

« le mouvement sportif est incapable de se saisir des problèmes sociétaux, sociaux, et éthiques d’aujourd’hui «  selon Marie Georges Buffet.

Pour la co-présidente du rapport avec S Diagana , le mouvement sportif pâti encore d’une forme « d’entre-soi, d’une absence de démocratie, qui le rend incapable – voire peu volontaire – de se saisir des problèmes sociétaux, sociaux, et éthiques d’aujourd’hui ». A lire Marie-George Buffet dénonce « l’entre-soi du mouvement sportif » qui bloque la lutte contre les dérives

A relativiser, comme le rappelait très récemment Patrick Roult dans un billet consacré aux fédérations multisports, «  Lorsque les critères de performance ne sont pas exclusivement ou quasi-exclusivement, centrés sur le nombre de médailles, dès lors, il est possible d’explorer tous les champs de la performance sociale ou sociétale et là bien sûr, ces fédérations multisports peuvent être en première ligne. » et les fédérations unisports ?

Ça sera intéressant d’en débatte dans le chantier Rénovation / refondation du modèle sportif Français annoncé par la ministre des sports.