Prise en charge de la prescription d’activité physique adaptée : deux petites avancées en ce début d’année… Régis Juanico

Chronique Bougeons ! #24

La première avancée est législative et concerne le traitement du cancer du sein, le plus meurtrier pour les femmes avec 12 000 décès par an.

La loi du 5 février 2025 (1) visant à améliorer la prise en charge des soins et dispositifs spécifiques au traitement du cancer du sein par l’assurance-maladie étend aux patientes en traitement actif le forfait global de soins de support réservé actuellement aux patientes en post‑traitement.

Ce forfait de 180€ permet de financer des soins psychologiques, des séances de nutrition ou d’activité physique adaptée (APA). Question : ce montant financier est-il suffisant ? À suivre.

Deuxième avancée : le Conseil Stratégique et le Comité Technique de l’Innovation en Santé ont émis en janvier un avis favorable pour le programme «As du Cœur» initié en 2014 par Odile Diagana et Stéphane DIAGANA portée par l’Association Association Azur Sport Santé et dont le président est le docteur Alain Fuch au terme d’une expérimentation au titre de l’article 51 du PLFSS 2028 permettant des financements innovants et dérogatoires au droit commun.

Entre fin 2021 et début 2023, le programme «As du cœur» a pu être déployé dans onze départements et cinq régions, permettant à 466 patients de bénéficier gratuitement, pendant cinq mois, de deux séances d’APA hebdomadaires et d’ateliers éducatifs encadrés par des professionnels qualifiés.

L’évaluation du dispositif est sans appel : le programme est un succès à la fois médical et économique. 83% des patients cardiaques maintiennent une activité régulière après deux ans, avec des bénéfices significatifs sur leur santé.

Sur le plan financier, les dépenses de santé des patients sont réduites de 3 224€ par an par rapport à un groupe témoin de 1 350 patients. Soit 1,5 millions d’euros de dépenses « économisées » pour l’Assurance-maladie en une seule année.

François Carré, membre du comité scientifique de l’expérimentation «As du cœur» et président du collectif «Pour une France en Forme ne cache pas sa satisfaction suite à l’avis favorable en regrettant toutefois les délais de mise en oeuvre opérationnelle du dispositif, qui ne devait pas intervenir avant… un an, « dans le cadre d’une nouvelle réflexion globale intégrant les autres expérimentations de l’Article 51….».

«On retarde la possibilité d’économies de dépenses de santé immédiates. Et surtout, on prive des personnes de participer à un programme permettant de réduire le risque de complication ou de récidive de leur maladie, sachant que près de 68 000 patients suivent chaque année une réadaptation cardiaque en France, un retard d’un an prive le système de santé de 44 à 144 millions € d’économies annuelles potentielles…».

Alors, pourquoi procrastiner ?

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