Surpoids et obésité : et si le réflexe pour nos enfants était de « sortir » et de se réapproprier l’espace public ? Régis Juanico

Chronique Bougeons ! #23

En cette journée mondiale contre l’obésité, la revue scientifique The Lancet publie de nouveaux chiffres alarmants : « environ 60 % des adultes (3,8 milliards) et un tiers (31 %) de tous les enfants et adolescents (746 millions) devraient souffrir de surpoids ou d’obésité d’ici à 2050 ».

Le surpoids et l’obésité se définissent comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle, doublée d’une modification du tissu adipeux entraînant une détérioration de la santé. En cause : la consommation d’aliments trop riches ou trop gras, le manque d’activité physique et la sédentarité.

L’enquête de l’INSERM publiée en février 2023 rappelle que 47,3 % des Français ont un excès de poids et 17% sont en situation d’obésité, soit 8,5 millions de personnes, dont 500 000 cas sévères : ce chiffre a doublé en l’espace de 25 ans.

Plus inquiétant encore, selon une étude de la Ligue Nationale contre l’Obésité de 2021, la prévalence du surpoids et de l’obésité pédiatrique touche 34% des enfants de 2 à 7 ans, dont 18% en obésité (Tahiti détenant un des taux parmi les plus élevés au monde). Ce taux de prévalence passe à 21% pour les 8-17 ans dont 6% d’obésité.

En cas d’obésité infantile, le risque d’obésité à l’âge adulte varie entre 50 et 70%, avec de fortes chances de devoir se battre toute sa vie contre le surpoids.

Sans surprise, l’augmentation de l’obésité est plus importante dans les milieux sociaux défavorisés : 75% des enfants en surpoids ou en obésité sont issus des catégories populaires et inactives et les enfants d’ouvriers sont quatre fois plus touchés par l’obésité que les enfants de cadres.

Le rapport du Haut Conseil à la Famille, à l’Enfance et à l’Âge (HCFEA) sur la place moindre des enfants dans les espaces publics et à l’extérieur (1) évoque des « enfants d’intérieur » et nous alerte sur « un processus d’enfermement dans les espaces clos et privés des jeunes générations renforcé par la hausse des temps de sédentarité et d’écrans ».

Et si la lutte contre le surpoids et l’obésité commençait par des villes à hauteur d’enfants avec des espaces publics plus hospitaliers et sécurisés, favorisant le mouvement, l’activité physique et sportive de façon libre et spontanée.

Au même âge, le filles se déplacent moins souvent seules et jouent moins longtemps sans surveillance dans les espaces publics que les garçons de peur de se faire agresser.

Seul 40% des trajet domicile-école se font à pied ou en vélo, pour le reste, la plupart du temps en voiture. « Se réapproprier l’espace public », cela passe d’abord par des aménagements « design actif » de proximité, en particulier aux abords des écoles pour inciter parents et enfant à laisser leurs véhicules quelques centaines de mètres avant l’entrée de l’école et d’effectuer ce trajet quotidien en mobilité active !

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