L’activité physique et sportive à l’école : une priorité ou un oubli pour l’Éducation Nationale ? par Régis Juanico

Chronique Bougeons ! #15

Il est beaucoup question ces derniers jours, de l’héritage des Jeux de Paris 2024 qui ont été une réussite à tout point de vue.

Quelques jours après la fin des Jeux Olympiques et Paralympiques qui ont fait rêver notre jeunesse se tenait ce mercredi 18 septembre comme chaque année, non pas la «fête du sport», mais la journée nationale du sport scolaire.

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Et que constate-t-on à la lecture de la circulaire de rentrée du Ministère de l’Education Nationale «Ne laissez aucun élève au bord du chemin» parue au BOEN le 27 juin dernier ?

Il faut attendre la 17e page d’une circulaire qui en compte 17 pour qu’enfin soit abordé la question de l’activité physique et sportive à travers un certain nombre de dispositifs : «30mn d’APQ à l’école», «Semaine Olympique et Paralympique» et «2h de sport de plus au collège».

Pas un mot en revanche sur l’Education Physique et Sportive à l’école, au collège et au lycée : les 35 000 enseignants d’EPS du second degré et les professeurs des écoles en charge des cours d’EPS apprécieront…

Et pourtant l’EPS est la 3e discipline en volume horaire dernière les maths et le français. Mais elle est trop souvent considérée par l’institution, à commencer par la toute puissante DGESCO, comme une variable d’ajustement dans les emplois du temps des élèves.

Invisibiliser l’EPS dans les textes officiels du Ministère de l’Education Nationale l’année des JOP est une faute.

L’activité physique est un facteur d’efficacité scolaire des élèves en cela qu’elle améliore la concentration, les capacités cognitives et motrices ainsi que l’estime de soi. En somme, elle permet de mieux apprendre le Français, les maths et toutes les autres matières !

Et pourtant :

• l’EPS est absente des épreuves du Diplôme National du Brevet en 3e
• c’est l’un des plus faible coefficient au bac (6)
• entre 2018 et 2023 le nombre de places au CAPEPS (concours des professeurs d’EPS) a diminué de 20%
• le volume de la formation en EPS dans les INSPÉ qui forment aux métiers du professorat et de la formation a été réduit d’1/3 en 2019 (18/800h)
  

Cette année, le budget consacré au dispositif 2h de sport en plus au collège expérimenté dans 700 établissements sur 8000 a été amputé de 5 millions € sur les 14,5 initialement prévus en raison des coupes budgétaires affectant le programme de 219 «sport».

Le président de la république avait annoncé lors d’une visite au collège d’Orthez le 5 septembre 2023 des «tests d’aptitudes physiques en 6e pour mieux évaluer l’évolution de la condition physique des jeunes généralisés dans tous les établissements en sixième à la rentrée 2024» : résultat, ce dispositif sera expérimenté dans seulement 4 académies.

Il avait aussi annoncé que le nombre d’élèves en section sport scolaire ou d’excellence (sport-étude) augmenterait de 10 à 25 000 d’ici 2026.

Alors, on passe la seconde quand sur le sport à l’école ?