Et si les jeux de Paris 2024 n’allaient pas faire bouger les lignes sur l’héritage ?

On s’est régalés avec François Bellanger et Patrick Roult Mercredi 12 avril au Pavillon de l’Arsenal. Le sujet “C’est quoi demain un équipement sportif ? »

Un questionnement en 3 phases : l’explosion, la rationalisation, les révolutions.  Nos hypothèses 

1 –  C’est l’individu en mouvement qui détermine la ville, les lieux de  la pratique physique et sportive. 
2 –  Le décret tertiaire, la loi climat et résilience et la loi ENR obligent à penser les équipements et les aménagements sportifs totalement différemment
3 –  “les décideurs du sport” vont devoir inventer de nouveaux concepts d’équipements d’aménagement, de modes de collaboration et de nouveaux modèles économiques.

Ce questionnement nous conduit à penser qu’ au final ce ne sera pas les Jeux de Paris 2024 qui feront bouger les lignes sur l’héritage …. Aujourd’hui j’en suis convaincu.

Il y a un an et demi je m’interrogeais sur la réussite des jeux. On nous expliquait suite aux résultats de Tokyo qu’on fera de notre mieux ! lire notamment l’article de france info. Tout se passait comme si nos dirigeants se résignaient à une défaite mémorable. Même le président de la république dans son discours aux médaillés de Tokyo enjambait 2024 en déclarant « nous préparons aussi la France de 2030 parce que tout ne s’arrêtera pas en 2024 et nous devons aussi utiliser 2024 comme un jalon essentiel pour aller beaucoup plus loin. »

On va réussir les jeux mais on va passer à côté de l’héritage.

Il y a un an et demi j’étais trés dubitatif sur l’héritage de Paris 2024. Aujourd’hui je suis convaincu qu’on va réussir les jeux, en tout cas, j’ai la conviction qu’on sera dans les 5 premières nations, pas à 80 médailles mais dans les 5 premières nation. Le contexte international, le nombre d’épreuves plus important mais aussi le nombre d’athlètes susceptibles d’obtenir des médailles en augmentation dans les différents pays fait qu’il faut moins de médailles aujourd’hui qu’avant pour figurer dans le haut du classement. Reste que ces jeux sont d’une complexité extrême à organiser et qu’aujourd’hui la priorité absolue est de réussir l’organisation des jeux, le reste est accessoire.

Par contre, j’ai la ferme la conviction qu’on va passer à coté de l’héritage. J’espère me tromper …

Pour moi l’héritage c’était ça : un héritage fondé sur 4 piliers : littératie physique, sport durable et citoyen, gouvernance partagée et urbanité sportive. Force est de constater qu’on est très loin du compte.

L’année 2024 grande cause nationale du sport permettra-t-elle d’enjamber les jeux vers l’héritage ?

Si la grande cause doit servir une cause, c’est bien celle de transformer la vision sur la place du sport dans notre société. Il s’agit de faire bouger les lignes

  • porter une vision partagée  sur le sport comme un  bien commun, redéfinir le périmètre des différents acteurs et en particulier du service public du sport ce qui aurait dû être le travail des conférences régionales  qui sont totalement passées à côté du sujet en ne réfléchissant pas sur les compétences 
  • Une vision qui aujourd’hui comme le signale Patrick Roult qui « se résume trop souvent à un horizon unique les #Jeux #Olympiques et #Paralympiques de #Paris2024 et forcément ça fait court. »

Dans ce papier (en lien ci dessous) j’explique que 2024 année de grande cause nationale du sport peut transformer la vision sur la place du sport dans notre société et permettre d’activer les bons leviers et sortir la gouvernance de l’ornière. 2 leviers essentiels à activer : 1 – les équipements et aménagements sportifs directement impactés par la loi climat et résilience et par la loi ENR. 2 – l’offre sportive. L’occasion de raconter un nouveau « récit » qui de touche individuellement chaque citoyen pour l’inciter à devenir pratiquant même très modeste, au lieu d’agiter, avec des jeux d’acteurs, les institutions sportives dans une scénographie « marketée » aussi illusoire que stérile ? On peut toujours réver.

Vu l’énergie dépensée à organiser les jeux, le risque est important de voir la grande cause se limiter à apposer son logo à toute forme activité physique et sportive. En 2024, tout le sport sera estampillé grande cause …

C’est la crise climatique et les lois associées qui feront bouger les lignes

Ma conviction est que les lignes vont nécessairement bouger à moyen et long termes en raison de

  • La loi Climat et résilience et le ZAN Zéro artificialisation nette qui oblige totalement les territoire à repenser la ville de demain
  • le décret tertiaire
  • la loi sur les ENR.

Nous entrons dans une période totalement inédite En limitant l’imperméabilisation des sols à 30 % des surfaces imperméabilisées depuis 10 ans en 2030 et à 0% en 2050 d’une part et en obligeant les équipements de plus de 500 m2 (y compris existant) à se doter d’ENR, c’est la conception des équipements qui est impacté, leur place dans la cité, la re végétalisation de certains espaces, l’accès aux aménagements sportifs, leur usage, la place des fédérations, la place des clubs, le modèle économique de la pratique physique et sportive.

C’est pour cela qu’avec François BELLANGER et Patrick Roult nous questionnons le présent et imaginons demain. Nous réfléchissons sur des nouveaux concepts, sur les grilles de lectures inédites pour apporter des solutions aux problèmes qui nous font face. Là nous n’avons plus le choix, la communication ne sera pas suffisante.

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