Bilan des 30mn d’activité physique à l’école, nous aurait-on menti ? par Régis Juanico

Chronique Bougeons ! #16

Lors de son audition devant la Commission des Affaires Culturelles et de l’Education de l’Assemblée nationale, le 18 septembre dernier, la Directrice Générale de l’Enseignement Scolaire, Caroline Pascal a affirmé que «sur les 30 mn d’activité physique quotidienne (APQ), 100% des écoles les ont mises en place, sous des formes différentes, mais elles sont en place ».

Pour recevoir dès leur mise en ligne les articles de décideurs du sport : 3 à 4 articles par jour en moyenne.

De son côté, dans une vidéo postée sur X le 8 janvier 2024, le chef de l’Etat, gants de boxe sur l’épaule posant devant un sac de frappe, affirmait catégoriquement : «on a mis en place les 30 minutes de sport (sic) obligatoire pour tout le primaire».

Plus récemment, dans le bilan de deux ans et demi à la tête du Ministère des Sports, des Jeux Olympiques et Paralympique, Amélie OUDÉA-CASTÉRA ajoutait : «les 30 minutes d’activité physique quotidienne pour les 6,6 millions d’enfants scolarisés en primaire».

Et puis patatras : dans un rapport d’évaluation territorial du dispositif paru le 25 septembre, les sénatrices Laure Darcos et Béatrice Gosselin estiment que «seules 42% des écoles appliquent l’APQ pour la majorité de leurs élèves » soit dans moins de la moitié des 43000 écoles.

Ce programme présenté comme la principale mesure d’héritage des JOP de Paris est expérimenté depuis 2020. L’annonce de sa généralisation a été faite le 2 juin 2022 pour mise en application à la rentrée sur la base d’une note des services parue six semaines plus tard.

Le rapport sénatorial met en évidence un manque de coordination entre les acteurs et des interrogations sur les objectifs à atteindre. Les principaux constats relatifs à la mise en place des 30mn d’APQ sont les suivants :

– une politique publique aux objectifs flous
– une mise en oeuvre parcellaire
– l’absence d’une évaluation de santé publique
– des freins organisationnels et matériels
– le manque d’accompagnement et de moyens donnés aux enseignants

Bouger en classe ? Le rapport estime que les pauses actives en classe entre deux séquences permettent aux élèves de se reconcentrer, de meilleurs conditions d’apprentissage des autres matières, des interactions de qualité entre élèves et un apaisement du climat scolaire.

Les deux parlementaires souhaitent une pérennisation du dispositif mais en le clarifiant afin d’éviter la confusion entre activités physiques et sportives.

Comme le rappelle Guillaume Dietsch « il ne faut pas confondre le dispositif APQ à l’école destiné à améliorer la santé des élèves avec l’enseignement des trois heures obligatoires d’EPS et donc à ne pas déconsidérer les apprentissages fondamentaux visés en EPS, et plus largement la place du corps et du mouvement à l’école. »

Cette ambition rejoint l’idée de « littératie physique », considérée comme la fondation d’une vie physique active, saine, durable et solidaire. Pour rendre ce projet réalisable, l’EPS à l’école pourrait en être le pilier de la maternelle à l’université».

partager
Twitter
LinkedIn
Facebook
Email
Imprimer
Cet article vous a-t-il été utile ?

à lire aussi

A quel point cet article vous a-t-il été utile ?

Cet artcile ne vous a pas été utile?

Newsletter Gratuite

Abonnez-vous à notre newsletter et recevez toute l'actualité des décideurs du sport.

Nous apprécions vos commentaires utiles !

N'oubliez pas de nous suivre sur nos réseaux sociaux.