Les différentes étapes de programmation et de conception d’un équipement sportif
Qu’il soit réalisé en maîtrise d’ouvrage publique ou en maîtrise d’ouvrage privée la programmation, la conception et la réalisation d’un équipement sportif doit respecter différentes étapes.
L’étude préalable ou étude de faisabilité
Cette phase préalable à la réalisation du programme comprend un double questionnement :
- quelle est l’utilité de l’équipement dans la politique menée ?
- à qui s’adresse l’équipement ? Comment va-t-il fonctionner ?
La première question est de savoir si l’équipement est vraiment utile. Il le sera s’il s’inscrit dans la suite d’un schéma directeur. Certes, chacun sait qu’il n’y a jamais assez d’équipements. Mais si cet équipement est réalisé en réponse à un problème identifié, il convient de s’interroger pour savoir s’il apporte la meilleure solution aux problèmes posés. Il est, en effet, assez fréquent de répondre par un équipement qui au bout du compte ne règle aucun problème (ex. : certains équipements de proximité).
L’équipement sportif n’est pas déconnecté de la politique sportive qu’entend mener la commune. Quelle est la finalité de cet équipement ? Accroître le parc d’équipement pour répondre au besoin des clubs ?, faciliter la pratique des scolaires ?, développer le besoin ?, encourager la pratique dans les quartiers ?, organiser des opérations de promotion ? Y a-t-il réellement un besoin ?
De la réponse à ces premières questions découlera son dimensionnement. Il ne faut jamais oublier que l’équipement sportif est un équipement structurant. S’il s’avère que l’équipement est une nécessité dans le cadre de la politique sportive, encore faut-il anticiper sur son fonctionnement.
La démarche la plus pragmatique est de faire une simulation sur une période donnée.
Qui va utiliser l’équipement ?
- les clubs ?
- les scolaires ?
- les familles ?
- le « grand public »
Comment va être utilisé l’équipement
- pour des pratiques encadrées
- pour des pratiques libres
De la réponse à cesquestions vont dépendre sa conception, son fonctionnement et sa localisation.
- Faut-il un équipement normalisé pour la pratique compétitive ? S’il n’est pas utilisé par les clubs, est-ce nécessaire ? À ce propos, certaines collectivités ont fait le choix de ne pas mettre aux normes des équipements pour éviter une appropriation par les clubs.
- Est-ce un équipement polyvalent ou spécialisé ?
- Quand sera-t-il ouvert ? faut-il prévoir une personne sur place en permanence ?
- Où doit-il être implanté ? quelle est sa zone d’influence ? doit il être facilement accessible de tous les publics ?
En résumé, l’étude préalable s’appuie sur différents paramètres :
- Le choix politique : comment s’inscrit l’équipement dans la politique sportive ?
- La localisation : l’équipement ainsi localisé apporte-t-il des réponses en termes d’aménagement de l’espace ?
- Son positionnement : la zone d’influence de l’équipement est-elle limitée à un ou plusieurs quartiers ? la commune ou plusieurs communes ?
- Sa fonction : est-ce un équipement orienté vers la compétition ? le loisir ? l’éducation ? le haut niveau ?
- Sa nature : est-il spécialisé ou polyvalent ?
- Son évolution : comment peut-il évoluer dans le temps ?
- Son dimensionnement : est-il destiné à recevoir une fréquentation importante en termes d’usagers et de spectateurs ?
- Son utilisation : par qui va-t-il être utilisé ?
- Son fonctionnement : quand sera-t-il ouvert ? comment fonctionnera-t-il, avec ou sans gardien ?
Toutefois, l’équipement sportif au sens large ne pourra pas satisfaire toutes les exigences. En effet, par définition, l’équipement polyvalent ne satisfait personne.
Le préprogramme
Toutes les questions évoquées débouchent sur le préprogramme.
« Le préprogramme exprime à l’attention du maître d’ouvrage et de ses partenaires les grandes lignes du projet, le concept spécifique de l’opération et les moyens à mettre en œuvre. Il affirme l’opportunité de l’opération, sa faisabilité et, en formulant ses objectifs, il intègre l’opération dans un projet politique, social, urbain et économique. »[1]
Le préprogramme est l’aboutissement des questions préalablement posées auxquelles il apporte des réponses. Il doit permettre au maître d’ouvrage de prendre une décision.
Il comprend entre autres les éléments relatifs :
- à l’implantation de l’équipement et ses conséquences sur l’environnement (équipements collectifs existants, dessertes locales…) ;
- aux caractéristiques de l’équipement : sa taille, les surfaces sportives, les surfaces des annexes, les disciplines pratiquées, le niveau de pratique ;
- à l’utilisation future : les usagers, les conditions d’utilisation (horaire, équipement payant ou non) ;
- à la gestion de l’équipement : le service gestionnaire, le personnel, le personnel chargé de l’entretien, le gardiennage, le coût de fonctionnement prévisionnel ;
- au coût prévisionnel en investissement et son mode de financement.
- au montage juridique
Il est très difficile de prévoir l’utilisation future d’un équipement, surtout lorsqu’il s’agit d’un équipement non traditionnel. Si la simulation de l’utilisation future est possible en associant tous les acteurs, l’estimation du coût d’investissement et du coût de fonctionnement est plus délicate.
En effet, combien d’équipements sportifs dépassent l’enveloppe financière prévisionnelle ? Pour ce qui est du fonctionnement, des études faites sur des équipements existants et l’utilisation de méthodes adaptées permettent de minimiser le risque d’erreur.
A lire
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Le programme
Le programme est le document pivot de la conception de l’équipement. Il regroupe toutes les exigences du maître d’ouvrage et il sera pour le maître d’œuvre un document de travail et de référence. le programme comprend les objectifs de l’opération et les besoins qu’elle doit satisfaire, ainsi que les contraintes et exigences de qualité sociale, urbanistique, architecturale, fonctionnelle, technique et économique, d’insertion dans le paysage et de protection de l’environnement, relatives à la réalisation et à l’utilisation de l’ouvrage.
Le maître d’œuvre
La maîtrise d’œuvre (c’est-à-dire la mise en œuvre du programme défini précédemment) peut être confiée à une personne de droit privé (un cabinet d’architectes), tout comme d’ailleurs la réalisation du programme peut être réalisée par un programmiste.
Le travail à réaliser est le suivant :
Les études d’esquisses Article R2431-8 du code de la commande publique
1° De proposer une ou plusieurs solutions d’ensemble, traduisant les éléments majeurs du programme, d’en indiquer les délais de réalisation, d’examiner leur compatibilité avec la partie de l’enveloppe financière prévisionnelle retenue par le maître d’ouvrage et affectée aux travaux ;
2° De vérifier la faisabilité de l’opération au regard des différentes contraintes du programme et du site.
Les études d’avant-projet (Article R2431-9 du code de la commande publique) comprennent les études d’avant-projet sommaire définies à l’article R. 2431-10 et les études d’avant-projet définitif définies à l’article R. 2431-11.
Les études d’avant-projet comprennent également l’établissement des dossiers et les consultations relevant de la compétence de la maîtrise d’œuvre et nécessaires à l’obtention du permis de construire et des autres autorisations administratives, ainsi que l’assistance au maître d’ouvrage au cours de leur instruction.
Pour les ouvrages de construction neuve de logements, les études d’avant-projet sommaire et d’avant-projet définitif peuvent être exécutées en une seule phase d’études.
Les études d’avant-projet sommaire (Article R2431-10 du code de la commande publique ont pour objet :
1° De préciser la composition générale en plan et en volume ;
2° D’apprécier les volumes intérieurs et l’aspect extérieur de l’ouvrage ;
3° De proposer les dispositions techniques pouvant être envisagées ;
4° De préciser le calendrier de réalisation et, le cas échéant, le découpage en phases fonctionnelles ;
5° D’établir une estimation provisoire du coût prévisionnel des travaux.
Les études d’avant-projet définitif (Article R2431-11 du code de la commande publique) ont pour objet :
1° De déterminer les surfaces détaillées de tous les éléments du programme ;
2° D’arrêter en plans, coupes et façades les dimensions de l’ouvrage, ainsi que son aspect ;
3° De définir les principes constructifs, les matériaux et les installations techniques ;
4° D’établir l’estimation définitive du coût prévisionnel des travaux, décomposée par corps d’état ;
5° De permettre au maître d’ouvrage d’arrêter définitivement le programme ;
6° De permettre la fixation du forfait de rémunération dans les conditions prévues par le marché public de maîtrise d’œuvre.
En savoir plus avec les guides de la MICQ
[1] « Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques, Maîtrise d’Ouvrage
et Maîtrise d’œuvre en Ouvrages d’Art », 2005.