#Municipale2026 – 2032 Fin de l’ARENH au 1er janvier 2026 : un nouveau risque énergétique pour les piscines publiques ?

Le 1er janvier 2026 mettra un terme au dispositif ARENH, qui garantissait aux collectivités un accès à une électricité nucléaire à prix régulé.
 Cette évolution, au cœur d’un débat entre régulation publique et libéralisation du marché, menace directement les piscines municipales, considérées parfois à tord parmi les équipements les plus énergivores du patrimoine local. Déc. 22, 2022 Des piscines moins énergivores que des centres commerciaux, c’est possible !

Pour de nombreuses communes, la fin de ce bouclier tarifaire pourrait transformer la question énergétique en enjeu budgétaire majeur.

La fin d’un filet de sécurité énergétique

Depuis 2011, le mécanisme ARENH (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) permettait aux fournisseurs alternatifs — et indirectement aux collectivités locales — d’acheter de l’électricité nucléaire à un tarif stable de 42 €/MWh. Sa suppression au 31 décembre 2025 marque la fin d’une décennie de stabilité relative pour les budgets communaux. L’ARENH n’est pas supprimé sans remplacement. Après de longues négociations, le gouvernement français et la Commission européenne ont trouvé un accord en octobre 2023 sur un nouveau mécanisme.
Ce nouveau système n’est plus un « accès » physique à l’électricité d’EDF, mais un mécanisme de redistribution des revenus du parc nucléaire. L’objectif est de permettre à tous les consommateurs (ménages, entreprises, collectivités) de bénéficier de la compétitivité du parc nucléaire français et les protéger contre la volatilité extrême des marchés. Un « prix de référence » de la production nucléaire est établi (les estimations lors de l’accord tournaient autour de 70 €/MWh).

Une piscine consomme en moyenne entre 1 500 et 2 500 kWh/m² de plan d’eau /an. Le chauffage et traitement de l’air (50 à 60%), le chauffage de l’eau des bassins (25 à 35 %) et les annexes production d’eau chaude sanitaire (10 à 15 %). La disparition de l’ARENH crée donc un risque substantiel pour les piscines publiques.

Un modèle économique sous pression


Le rapport du député Philippe Bolo, présenté en octobre 2025, souligne que le nouveau cadre de régulation post-ARENH ( basé sur un “versement nucléaire universel” et un système de prix plancher-plafond pour EDF ) ne garantit pas une protection suffisante pour les consommateurs publics. « Pour les collectivités territoriales, un prix compétitif de l’électricité doit également garantir la maîtrise de leurs dépenses et de dispenser un service public efficient aux administrés. » écrit le député. “Le prix de l’électricité, la compétitivité des entreprises et l’action de l’État” – Rapport n° 1902

Anticiper, investir et innover

Face à ce tournant, la FNCCR plaide pour une stratégie de “résilience énergétique” des équipements publics. Les collectivités sont invitées à anticiper dès 2025 la fin de l’ARENH en renégociant leurs contrats d’électricité, en sécurisant leurs approvisionnements et en intégrant des clauses de prix fixes ou indexés sur la durée.

Parallèlement, l’investissement dans la rénovation énergétique devient incontournable : pompes à chaleur, panneaux photovoltaïques, récupération de chaleur des eaux usées ou optimisation des systèmes de filtration en sachant que le cout des énergies dans une piscine représente en 20 et 25 % du cout de fonctionnement de l’équipement.

Quel impact sur la tarification ?

On faisait récemment le constat d’un mouvement vers la facturation raisonnée s’inscrit dans une tendance de fond : l’instauration d’un véritable contrat d’usage entre la collectivité et ses habitants. L’accès aux équipements reste garanti par la solidarité fiscale, mais leur utilisation devient plus transparente et responsabilisante. On passe ainsi d’un modèle hérité du « service public gratuit pour tous » à une conception renouvelée du « service public solidaire mais responsabilisant », conciliant équité sociale et soutenabilité économique.

C’est à relire • Août. 21, 2025 #Municipale2026 – 2032 : vers un contrat d’usage et une facturation raisonnée des équipements sportifs ? par Patrick Bayeux

Les 2 diagrammes sont extraits du rapport parlementaire

partager
Twitter
LinkedIn
Facebook
Email
Imprimer
Cet article vous a-t-il été utile ?

contributeur

Image de Patrick Bayeux
Patrick Bayeux

Consultant, Enseignant chercheur, Docteur en sciences de gestion.

plus d'articles

La quinzaine des décideurs

Recevez les derniers articles dans votre boîte aux lettres électronique.

catégories

tags

à lire aussi

A quel point cet article vous a-t-il été utile ?

Cet artcile ne vous a pas été utile?

Newsletter Gratuite

Abonnez-vous à notre newsletter et recevez toute l'actualité des décideurs du sport.