Depuis Séoul 1988, le Club France est le lieu de rendez-vous des supporters, des personnalités et des athlètes pendant les Jeux. Transposer ce concept à Paris n’était pas gagné d’avance, avec la proximité des épreuves, les zones de célébrations disséminées sur le territoire, y compris à Paris et en Ile-de-France, et, on sans doute, le moindre besoin d’avoir un lieu pour que les sportifs accueillent leur famille ou partenaires quelques heures après la fin des cérémonies protocolaires.
Une préparation sous le signe de la défiance.
Annoncé en décembre 2023 avec l’ambition d’accueillir 700.000 personnes (25.000 par jour), le projet piloté par Nathalie Péchalat, a fait l’objet, dans sa préparation, de nombreuses mises en doute.
Au printemps, nous avions relayé les difficultés à engranger des recettes commerciales et une hausse des frais de sécurité. Alors que le CNOSF prévoyait une dépense supplémentaire d’1,3 M€ à sa contribution initiale de 4,6 millions d’euros (dans un budget minoré à 15 M€), et qu’en juin l’État refusait d’augmenter son aide (1 M€ au CNOSF et à 0,7 M€ au CPSF), l’Agence nationale du sport apportait un complément de 750.000 € en juin (2/3 CNOSF et 1/3 CPSF) pour les animations sportives et parasportives.
La surprise de l’engouement populaire.
En ouvrant le tableau des médailles françaises, le rugby à VII masculin, Pauline Ferrand-Prévot puis Léon Marchand ont mis sur orbite un Club France qui ne désemplira pas, soutenu par l’émission du soir de France TV.
Démonstrations et animations sportives par les fédérations, stands pédagogiques et informatifs (ministère des Sport, Éducation nationale, Recherche et universités), studios TV et radio, espaces des sponsors majeurs, de quelques territoires ou des acteurs de l’écosystème sportif, boutique olympique et retransmissions sur grands écrans… les journées étaient actives et bon enfant. Le soir, parade des champions et programmation musicale finissaient de faire de la Villette le lieu festif et populaire de la capitale.
Rapidement la jauge instantanée maximale de 40.000 personnes était atteinte, obligeant les organisateurs à réguler la fréquentation.
Le bilan du Club France.
Le CNOSF et le CPSF ont présenté le bilan de l’opération avec force de chiffres et photos.
- Le dispositif : 55.000 m² d’espaces, 2.000 m² pour les animations, 13 espaces de réception privatisables,
- La fréquentation : 840 000 entrées, soit 610.000 (entrée 5 € pendant les JO) et 230.000 (entrée gratuite pendant les paralympiques), avec une dépense moyenne de 35 € par personne (restauration, consommations, boutique…).
- L’animation : 90 fédérations impliquées, dans 22 espaces de pratique et 20 archi-folies/espaces d’accueil et d’information, 60 concerts.
- L’accessibilité : stationnement, cheminements et accompagnement humain ; grands écrans avec audio description et traduction en LSF.
- La RSE : 105.000 litres d’eau consommée sur des fontaines (équivalent 200.000 bouteilles plastique) et 119 tonnes de déchets collectés.
- Les médias : 19 studios, 99 conférences de presse, 30 jeunes reporters scolaires.
- Les institutions : 58 membres du CIO et de l’IPC, dont leurs présidents respectifs, 80 présidents de CNO et CPN, de fédérations internationales, 1/3 du gouvernement, 2/3 des instances territoriales du mouvement sportif en visite, un grand nombre d’élus et d’acteurs du sport…
Il faudra sans doute attendre l’assemblée générale du CNOSF en juin prochain pour connaître le bilan financier de l’opération, alors que pour sa part le CPSF a déjà annoncé le respect de son budget prévisionnel de 6 M€, avec 43 % de recettes issues des opérations commerciales et 15% d’aides publiques.
Pour Nathalie Péchalat « Le Club France des Jeux Olympiques de Paris 2024 a été une réussite, une grande fête populaire, du sport et des sportifs, et a pleinement rempli sa mission de médiatisation du sport français et de ses acteurs. Merci à tous. « Paris » gagné ! »
P-P. Bureau pour Décideurs du sport
Sur le site du CPSF : https://france-paralympique.fr/actualite/club-france-paralympique-le-cpsf-a-lequilibre/