Le sport, variable d’ajustement des finances locales pour les Français
Les sondages se suivent et se ressemblent : pour les Français, le sport demeure loin derrière les priorités locales. Après le sondage publié en avril dernier révélant que Le sport parmi les dernières priorités de financement communal pour les Français. , le baromètre Verian – Observatoire des municipales 2025 réalisé pour la fondation Jean Jaures confirme la tendance.
A lire
Sécurité, éducation, emploi : le trio de tête des priorités
Interrogés sur les domaines à « protéger en priorité » dans les trois prochaines années, les Français placent la sécurité (48 %), l’éducation (35 %) et l’emploi (30 %) en tête. En queue de classement, on retrouve le sport (3 %), aux côtés de la culture (8 %) et de l’entretien des bâtiments publics (10 %). Autrement dit, pour une immense majorité, les budgets sportifs peuvent encore être réduits sans que cela ne choque.

Le sport, grand perdant des arbitrages budgétaires
Cette hiérarchie se retrouve dans les arbitrages budgétaires : 27 % des Français jugent acceptable de réduire les subventions aux associations et 20 % d’annuler certains événements culturels ou sportifs.

C’était prévisible ! Faute d’être une compétence obligatoire, le sport première victime des économies budgétaires
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Le sport, grand absent de « l’héritage » de Paris 2024
Le contraste est saisissant. Un an après les Jeux olympiques et paralympiques, censés faire du sport une grande cause nationale durable, les Français ne perçoivent pas le sport comme un pilier du service public ni comme un facteur de cohésion territoriale. Les promesses d’héritage — équipements de proximité, pratique pour tous, nouveaux usages — semblent n’avoir aucun effet sur la perception des Français. Le message n’a pas pris, ou plutôt il s’est dilué dans le quotidien : le sport reste associé au loisir ou à la performance, rarement à la santé publique, à l’éducation ou au vivre-ensemble. Pour moi ce n’est pas une surprise ….
A lire
Ce décalage révèle l’échec d’un récit national qui n’a pas su faire du sport un enjeu social et territorial partagé.
Et c’est inquiétant : si les communes, premier financeur public du sport en France, se retirent du financement, c’est tout l’équilibre du modèle sportif français qui vacille.
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Des communes sous tension, des habitants réticents à payer plus
À cela s’ajoute un contexte de désengagement financier de l’État : 74 % des répondants estiment que les baisses de dotations auront des conséquences regrettables sur leur commune, mais seuls 17 % accepteraient une hausse de la taxe foncière pour compenser. Les maires, pris en étau, devront donc faire des choix drastiques.
L’intercommunalité, dernier rempart et premier levier
Alors que les communes se recentrent sur leurs compétences obligatoires, l’intercommunalité devient le niveau stratégique pour maintenir une offre sportive accessible. Mutualisation, ingénierie, gouvernance partagée : c’est à ce niveau que se jouera la survie du service public du sport.
A lire
Face au désintérêt des Français et au repli budgétaire, des #EGS2025 États généraux territoriaux du sport s’imposent d’urgence pour refonder les bases d’un modèle sportif territorial durable.