La rénovation énergétique des équipements sportifs : une fausse bonne idée ? par Patrick Bayeux

La rénovation énergétique des équipements, c’est le sujet d’actualité dans les collectivités territoriales. Et les équipements sportifs sont pleinement concernés et figurent souvent en tête de liste des programmations pluriannuelles. Issu de la loi Elan, le décret tertiaire, ou dispositif éco-énergie tertiaire (DEET) entrée en vigueur en 2019 impose à tous les bâtiments du secteur tertiaire de plus de 1000m² de réaliser des économies significatives et réduire la production de gaz à effet de serre à horizon 2050

Le décret tertiaire (décret n°2019-771 du 23 juillet 2019) vise à réduire les consommations d’énergie finale dans les bâtiments à usage tertiaire de :

  • 40% en 2030
  • 50% en 2040
  • 60% en 2050

L’arrêté du 13 avril 2022 modifiant l’arrêté du 10 avril 2020 relatif aux obligations d’actions de réduction des consommations d’énergie finale dans des bâtiments à usage tertiaire fixe les catégories d’équipements concernés. La quasi totalité des équipements sportifs sont concernés.

Quel est intérêt de rénover à l’identique des équipements qui ont 30 voire 50 ans ?

Le problème c’est que la rénovation (souvent conduite par les services bâtiments) consiste à travailler d’une part sur la fuite des calories c’est-à-dire à refaire l’isolation, d’autre part sur la limitation de la consommation énergétique (éclairage, CTA, … ) mais aussi sur la production d’énergie par exemple avec l’installation de panneaux photovoltaïques. Des travaux couteux mais qui ne transforment en aucun cas la fonctionnalité des équipements sportifs qui souvent ne répondent pas aux nouvelles demandes sociales.

Un foncier de plus en plus rare du fait de la loi climat et résilience.

Dans le même temps la loi « loi Climat et Résilience », du 22 août 2021 vise à accélérer la transition écologique de la société et de l’économie françaises. L’artificialisation des terres divisée par deux d’ici 2030 et le zéro artificialisation nette avant 2050 va mettre fin à l’étalement urbain. Le foncier va devenir rare et cher.

Faut-il dans ces conditions dépenser plusieurs millions d’euros par équipement pour redonner une nouvelle jeunesse à un équipement qui n’est plus fonctionnel ou le raser et reconstruire sur la même parcelle plusieurs équipements (ce qui nécessite une construction sur plusieurs niveaux) en sachant que dorénavant le foncier disponible pour construire de nouveaux équipements sportifs sera très rare et donc très cher.

A ce titre on peut s’interroger sur la pertinence de certains dispositifs de subventions mis en place par l’Etat et certaines collectivités territoriales pour la rénovation énergétique des équipements.

Des exemples comme le complexe sportif Alain Mimoun à Rueil Malmaison ou la cité des sports à Issy-les-moulineaux nous semble des exemples à suivre.

En tout état de cause il est plus qu’urgent de lancer une réflexion sur les équipements sportifs de demain comme nous le suggérions dans cet article

partager
Twitter
LinkedIn
Facebook
Email
Imprimer
Cet article vous a-t-il été utile ?

à lire aussi

A quel point cet article vous a-t-il été utile ?

Cet artcile ne vous a pas été utile?

Newsletter Gratuite

Abonnez-vous à notre newsletter et recevez toute l'actualité des décideurs du sport.

Nous apprécions vos commentaires utiles !

N'oubliez pas de nous suivre sur nos réseaux sociaux.