Sport professionnel : les ligues alertent le Sénat pour préserver un modèle qui gagne
Alors que le Sénat va examiner une proposition de loi sur l’organisation et le financement du sport professionnel, les présidents des ligues rappellent la force d’un modèle français performant, solidaire et ancré dans les territoires.
Ils appellent à ne pas déstabiliser les équilibres qui ont permis le rayonnement de toutes les disciplines, bien au-delà du seul football et sont opposés à une ligue professionnelle sous statut de « société de clubs ».
Face aux mutations du sport mondial, les ligues défendent une approche moderne, » respectueuse de la richesse et de la diversité de nos différentes disciplines ».
Des #EGS2025 états généraux du sport s’imposent ! comme je le suggérais il y a un an .. mais c’est peut être déjà trop tard
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La saison 2024/2025 place le sport français au sommet de l’Europe, avec le titre en Champions League du PSG, en Champions Cup de l’Union Bordeaux Bègles – 5ème victoire consécutive pour un club de Top 14, Monaco finaliste de l’Euroligue basket ou encore le Montpellier Handball de l’European League. Le sport professionnel français est tenu en exemple par ses homologues européens pour sa réussite multi-disciplinaire unique sur le continent.
Une proposition de loi relative à l’organisation, à la gestion et au financement du sport professionnel est actuellement examinée au Sénat, dans un contexte où plusieurs de nos disciplines, clubs et courses cyclistes sont des références mondiales de leur sport.
Elle vient renforcer l’arsenal de la lutte contre le piratage, qui menace gravement à la fois le secteur audiovisuel et toute la filière sportive. Nous nous félicitons car le sport français en a un besoin urgent pour sécuriser son modèle économique. Le texte fait aussi évoluer les règles de transparence, d’éthique et nous considérons cela comme un facteur de progrès.
Elle dessine également la possibilité d’une nouvelle forme de ligue professionnelle sous statut de « société de clubs », en débat dans l’une de nos disciplines, et est ainsi amené à faire évoluer les dispositions du Code du Sport sur les relations entre les fédérations et les ligues professionnelles.
Nous en appelons à la sagesse du législateur pour que l’analyse menée au prisme d’un seul sport, certes le plus populaire, ne remette pas en cause les équilibres institutionnels qui ont permis au sport professionnel français de rayonner dans l’ensemble des sports, et dont les ligues sont un facteur clé de la réussite.
Depuis vingt ans, nos ligues ont démontré leur capacité à structurer, à développer et à réguler le secteur professionnel, dans un contexte de recul massif du soutien financier des collectivités locales et de concurrence internationale exacerbée.
Le sport professionnel français rassemble 20 millions de spectateurs, soit l’équivalent de deux éditions des Jeux Olympiques chaque année. Cet engouement populaire est la marque de l’attachement à chacune de nos disciplines, à nos clubs et équipes cyclistes qui sont tous ancrés dans leur territoire et sont un élément clé du tissu économique et social. Le sport professionnel rassemble, créée du lien, des emplois et attire la jeunesse vers la pratique du sport.
Ce modèle, porté par les ligues en étroite collaboration avec les fédérations, s’appuie sur deux marqueurs fort. D’abord la formation française, des sportives et sportifs professionnels, assurée au sein des clubs où ils progressent jusqu’à atteindre le plus haut niveau et nourrir les équipes de France. Ensuite la solidarité, à travers chacun des clubs professionnels qui sont tournés vers le sport amateur local et participent de sa vitalité et à travers les ligues qui font bénéficier le secteur amateur des revenus générés par les championnats professionnels avec, en 2024, près de 84,6 millions d’euros versés à la pratique amateure.
La proposition de loi a pour objectif de renforcer la performance du sport professionnel français. Cet objectif est plus que partagé par nos ligues, c’est la raison d’être de notre action au quotidien. Le législateur doit alors sécuriser et conforter les ligues dans leur action, préserver leur périmètre de compétences et leur autonomie d’action. En maintenant les processus existants permettant l’intervention de la fédération si les intérêts généraux de la discipline venaient à être remis en cause. Et en plaçant en cas de désaccord majeur entre une fédération et une ligue qui questionnerait la pérennité de la délégation de la ligue, la ou le ministre des Sports comme seul arbitre.
C’est cette approche, moderne et pleinement inscrite dans le modèle sportif français, respectueuse de la richesse et de la diversité de nos différentes disciplines, que nous proposons au législateur de porter.
C’est cette approche qui permettra aux institutions du sport français, avec le soutien des pouvoirs publics de consacrer toute leur énergie aux enjeux qui se présentent à nous : la diversification des ressources, la conquête du jeune public, le développement du sport féminin à tous les niveaux de pratique, la préservation du modèle fédéral face à l’avènement de compétitions internationales privées et fermées, n’ayant qu’un objectif financier et aucun compte à rendre.
Les ligues professionnelles sont des piliers du modèle sportif français. Nous revendiquons avec fierté notre action au service du sport professionnel et français dans son ensemble, au service du rayonnement de notre pays et de la vitalité de nos territoires.
Philippe AUSSEUR, président de la Ligue Nationale de Basket
Jean AZEMA, président de la Ligue Nationale de Volley
Fabrice BOUTET, président de la Ligue Nationale de Handball
Xavier JAN, président de la Ligue Nationale de Cyclisme
Vincent LABRUNE, président de la Ligue de Football Professionnel
Yann ROUBERT, président de la Ligue Nationale de Rugby
David TEBIB, président de l’Association Nationale des Ligues de Sport Professionnel