Quelle présidence pour l’Agence Nationale du Sport ? Trois scénarios possibles par Patrick Bayeux

L’avenir de la présidence de l’Agence Nationale du Sport (ANS) est aujourd’hui une question clé pour l’écosystème sportif français. La prochaine assemblée générale élective se tiendra le jeudi 28 novembre. En attendant c’est David Lazarus qui assure l’intérim depuis que Michel Cadot a rejoint le cabinet du Premier Ministre. Depuis sa création en 2019, l’ANS a été placée sous la tutelle directe de l’État, en nommant comme président le délégué interministériel aux Jeux olympiques. Mais alors que les JO de Paris 2024 sont désormais derrière nous, quel modèle de gouvernance incarnera la prochaine présidence ? Selon nos informations, 3 scénarios sont possibles, chacun à son niveau d’influence poussant ses pions …. Pour chacun des scénarios des noms circulent ….

Scénario 1 : La continuité sous le contrôle de Matignon

Le premier scénario est celui de la continuité. Pierre Antoine Molina, le DIJOP est également président de l’ANS.
Ce scénario s’inscrit dans une logique où l’État garde un contrôle direct sur l’Agence en arguant du fait que l’ANS est financée quasi exclusivement par l’État et que sur les territoires l’Etat est le seul à s’engager. On ne change rien à un modèle qui a conduit la gouvernance sur les territoires dans le mur. Avec des moyens qui fondent comme neige au soleil, les conférences régionales du sport CRDS vont devenir désertique et progressivement tomber les unes après les autres. Au final c’est le scénario AP 22 qui finira par s’imposer.

Scénario 2 : Un élu local à la tête de l’ANS, pour une gouvernance territoriale relancée

Le deuxième scénario envisagé serait celui de la rupture, ou du moins de l’adaptation à un nouveau contexte post-JO. Il s’agirait de nommer un élu local, un fin connaisseur des collectivités territoriales et des enjeux de terrain mais aussi des politiques sportives. Cette option aurait l’avantage de renforcer la collaboration entre l’ANS et les collectivités locales, principales interlocutrices de l’Agence pour la mise en œuvre des politiques sportives.

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Dans ce scénario, la gouvernance de l’ANS pourrait être repensée avec un focus accru sur les territoires. Il s’agirait de revenir à l’esprit initial du rapport sur la nouvelle gouvernance du sport, qui prônait la répartition des compétences ou la désignation de chefs de file clairs et la création d’un guichet unique pour simplifier l’accès aux financements et l’organisation des projets sportifs.
Ce scénario serait donc l’occasion de repenser en profondeur le rôle des collectivités dans la structuration du sport en France, de repenser la contractualisation entre le niveau régional et les intercommunalités pour donner toute leur place aux plans sportifs locaux prévus par l’article L 113-4 du code du sport. Une dernière chance de relancer la gouvernance territoriale du sport, en s’assurant que chaque acteur trouve sa place dans un cadre plus cohérent et simplifié.

Scénario 3 : Un sportif / une sportive de haut niveau ou une personnalité du mouvement sportif liée aux Jeux et leur héritage

Enfin, un troisième scénario serait de nommer à la tête de l’ANS une personnalité issue du monde sportif, voire un-une ancien-ne sportif-ve de haut niveau. Ce choix incarnerait une forme de transition entre l’après-JO et l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques. Un entre deux, ou un entre soit quoiqu’il en soit un scénario sous la forme de compromis, mais sans répondre pleinement aux attentes de ceux qui prônent soit un recentrage de l’État, soit une décentralisation plus poussée. Ce modèle pourrait laisser l’Agence dans une situation de flou quant à ses priorités et à sa gouvernance, sans véritablement trancher entre un modèle centralisé ou une gestion plus territorialisée.

Un choix qui pèsera sur l’avenir de la gouvernance du sport en France

Chacun de ces scénarios offre une vision différente de l’avenir de l’ANS. D’un côté, la continuité permettrait à l’État de conserver un rôle prédominant et centralisateur. De l’autre, la nomination d’un élu local offrirait une chance de transformer l’Agence en un acteur plus proche des territoires et des collectivités et surtout de relancer la gouvernance du sport sur les territoires. Enfin, la désignation d’une figure issue du monde sportif serait un gage de proximité avec les athlètes et les aspirations populaires, mais pourrait manquer de direction claire.
Quoi qu’il en soit, la prochaine présidence de l’ANS ne sera pas qu’une simple désignation : elle déterminera l’avenir du sport en France pour les années à venir.

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