« Pourquoi le sport professionnel français n’a-t-il jamais été aussi attractif ?  » Vraiment ?

Sporsora, dans une récente publication, met en lumière l’attractivité croissante du sport professionnel français pour un nouveau profil d’investisseurs. On y évoque la famille Arnault (via sa holding Agache) devenue actionnaire majoritaire du Paris FC en partenariat avec Red Bull, le fonds Coalition Capital fondé par Kylian Mbappé qui a pris le contrôle du Stade Malherbe de Caen, ou encore Xavier Niel, entré au capital de l’US Créteil-Lusitanos. Des mouvements emblématiques, mais surtout concentrés sur le football….

Du modèle SSSL (Spectateurs, Subventions, Sponsoring, Local) au modèle MMMMG (Medias, Merchandising, Magnats, Marchés et Global)

Sporsora rappelle le glissement historique du modèle économique du sport professionnel, passé dans les années 1990 du modèle SSSL (Spectateurs, Subventions, Sponsoring, Local) au modèle MMMMG (Medias, Merchandising, Magnats, Marchés, Global), en référence à Andreff & Staudohar (2000). Mais depuis 25 ans, rien n’a vraiment changé : dans les faits, le principal actionnaire indirect des clubs reste la puissance publique, à travers la propriété des équipements et … le soutien puboic.

« Les actifs irrésistibles du sport professionnel français  » mais détenu par qui ?  

L’article évoque les « actifs irrésistibles » du sport français, sous-valorisés, porteurs de stratégie, de branding et de retour sur investissement. Alors une question s’impose : si ces actifs sont si irrésistibles, pourquoi les investisseurs privés n’en sont-ils presque jamais propriétaires ?

Les enceintes sportives, véritables outils de production, appartiennent encore majoritairement aux collectivités locales, faute de modèle économique viable pour les clubs seuls.

4 types d’investisseurs, une typologie à compléter

Mark Wyatt, Managing Director chez Alvarez & Marsal, identifie 4 profils d’investisseurs actifs dans le sport pour quatre types d’investisseurs.

  • Les institutionnels (d’Allianz à AXA, Groupama ou Generali en passant par des fonds souverains comme QSI ou le SURJ) qui investissent dans des actifs tangibles, culturels, dont l’image de marque est forte, pour diversifier leurs activités à long terme.
  • les fonds de private equity ou spécialisés dans le sport (Arctos Sports Partners, CVC Capital Partners, Ares Management, Inspiring Sport Capital ou Seventure) qui investissent dans des clubs, des ligues et des start-ups.
  • les industriels (ABEO, GL Events, Decathlon Pulse, Red Bull Ventures) qui investissent en adoptant une logique d’intégration verticale et en recherchant des synergies sectorielles.
  • les family offices et les sportifs (Financière Agache, Groupe EREN, Otium Capital, Coalition Capital [Kylian Mbappé], Infinity Nine Group [Tony Parker] ou Athletico Ventures [Pierre Gasly, Antoine Griezmann, Randal Kolo Muani]) qui investissent dans des clubs, des ligues, des start-ups et recherchent des investissements de proximité.

Interressant cette typologie mais elle passe sous silence un acteur fondamental : les collectivités territoriales, pourtant premiers financeurs et premiers garants de la structuration de nombreux clubs y compris le football !

Dans les territoires une autre réalité

Sur le terrain, le sport pro ne se résume pas au foot. Dans le volley, le handball, le basket ou le hockey, les clubs dits professionnels reposent essentiellement sur l’appui des villes et intercommunalités : subventions, équipements, ingénierie. L’actif « irrésistible », c’est bien souvent le triptyque club-équipement-territoire, co-construit avec de l’argent public.

Parce que sur le terrain, la réalité est autre que celle des modèles anglo-saxons : les références de valorisation ne sont pas les mêmes, les usages non plus. Dans les territoires, on parle d’ancrage, d’équilibre d’usage, de mission de service public. Des notions que les investisseurs devraient mieux intégrer dans leur approche du sport français.

#EGS2025 : Parlons enfin des vrais sujets

Il est temps d’ouvrir un débat de fond, au-delà de la seule réforme du football professionnel qui n’a que pour but de se donner bonne conscience. Des États Généraux du Sport Professionnel (#EGS2025) s’imposent. Pour penser un modèle soutenable, équitable, et compatible avec les réalités des territoires.

Sincèrement sporsora j’apprécie en général vos contributions mais là sur le sujet à mon sens il aurait fallu ouvrir vous 2 yeux

Lien vers l’article de l’oeil de sporsora

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