Parlement du sport vs ANS Agence Nationale du sport, des états généraux du sport s’imposent par Patrick Bayeux

Cette semaine, en mettant en parallèle la conférence de presse du Parlement du Sport (qui n’a aucune existence juridique), les vœux de la présidente du CPSF (également présidente de l’ANS) et les différentes déclarations de la ministre des Sports qui s’est signalons-le, s’est rangée du coté des sportifs , mon cerveau a fait une étincelle ce qui a provoqué un court circuit ….

Pourquoi l’Agence Nationale du Sport (ANS) ne se mobilise-t-elle pas contre la baisse du budget alloué au sport dans le cadre du PLF 2025 ?

Lors de la conférence de presse organisée à l’Assemblée Nationale, Belkhir BELHADDAD, Député de la Moselle et de Jean-Jacques LOZACH, Sénateur de la Creuse les 2 co-présidents les 2 co présidents du parlement du sport pour s’opposer à la diminution du budget des sports dans le cadre de la PLF 2025, Jean-Jacques Lozach a fait remarquer que tous les membres de l’ANS étaient présent à l’exception du ministère des sports bien sur mais aussi, et c’est à noter, du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) et du CPSF. La suite vous la connaissez, tous les décideurs du sport présents ont fustigé la baisse du budget de l’Etat, un budget scélérat.

La veille de la conférence de Presse, la présidente du CPSF Marie-Amélie Le Fur avait prononcé un discours lors des vœux conjoints de la ministre des sports et du mouvement sportif un discours très offensif, un discours salué par une standing ovation nous a-t-on rapporté. Des applaudissements plus polis pour la ministre et le président du CNOSF qui ont prononcé un discours de circonstance. Il faut rappeler que Marie-Amélie Le Fur est également présidente de l’ANS agence nationale du sport, l’ANS qui rassemble tous les décideurs conviés à la conférence de presse du Parlement du sport ….

Le péché originel de l’ANS être le bras armé du ministère des sports.

L’ANS a été créée pour porter une vision partagée entre l’ensemble des acteurs du sport. Si elle avait fonctionné pleinement en tant que structure de gouvernance partagée à responsabilités réparties, les décideurs auraient dû se mobiliser collectivement au sein de cette entité, pas besoin de parlement du sport. Cependant, le « péché originel » de l’ANS réside dans le fait qu’elle est devenue le bras armé de l’État, limitant ainsi sa capacité à défendre les intérêts du sport de manière autonome et collective. Le bras armé de fait parce que uniquement financée directement par l’Etat.

Il est selon moi aujourd’hui impératif de clarifier le rôle de l’ANS

  • soit l’ANS demeure une structure de gouvernance partagée et cesse d’être un instrument de l’État et elle doit fonctionner comme un GIP et il convient de consolider les moyens attribués aux différents projets portés par l’ANS
  • soit elle assume pleinement son rôle de bras armé gouvernemental, auquel cas sa forme actuelle de groupement d’intérêt public (GIP) perd sa raison d’être et il faut revenir à un établissement public comme l’était le CNDS et réhabiliter le conseil national du sport « Le Conseil national du sport (07 avril 2013 au 22 avril 2019), instance consultative placée auprès du ministre chargé des sports, contribue au dialogue entre les acteurs du sport, à la coordination et à l’évaluation des politiques publiques en matière de sport. » .

La nécessité d’une vision consolidée des moyens

Si l’ANS avait pleinement joué son rôle, elle aurait consolidé l’ensemble des moyens attribués au sport par les différents acteurs. Prenons un exemple concret pour le soutien à la construction d’un complexe sportif.

  • Le coût d’un gymnase est estimé à 2,5 millions d’euros.
  • posons comme hypothèse que L’État participe à hauteur de 250 000 euros, soit 10 % du financement sur 30 ans.
  • Les collectivités doivent supporter le coût restant, soit 2,25 millions d’euros, plus des frais d’exploitation d’environ 50 000 euros par an, ce qui représente un montant de 1,5 million d’euros supplémentaire sur la période soit un total de 7,75 M€
  • Le mouvement sportif, quant à lui, contribue par l’organisation d’activités à un volume estimé à 40 heures par semaine, à raison de 30 euros de l’heure, sur 47 semaines par an pendant 30 ans, soit une contribution significative = 1 692 000 € (moins si nécessaire les financement accordé en soutien à l’emploi par l’Etat et / ou l’ANS)
  • pour l’Etat on peut ajouter aux 250 000 € les salaires de enseignants à hauteur 20 h par semainee x 33 semaines x 50 € x 30 ans = 990 000 € soit 1 240 000 €

Ce type d’analyse permettrait de quantifier de manière précise la part de chacun dans la gouvernance et le financement du sport.

Des États généraux du sport s’imposent

Il y a 18 mois en juin 2023 j’appelais à l’organisation d’Etats généraux du sport.
Des propos rappelés il y a quelques semaines face à un constat préoccupant

  • Le sport professionnel en roue libre ou dans l’illégalité
  • La gouvernance territoriale du sport en pleine implosion
  • Un budget du ministère des Sports en chute libre
  • Une baisse attendue de l’intervention des collectivités territoriales en faveur du sport
  • Une loi « Héritage » reportée aux calendes grecques

Des états généraux qui ne peuvent faire l’économie d’une réflexion prospective bien sur ….

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