Mesure de l’impact du sport santé en France : de nouvelles études sont nécessaires.

« En analysant les données des différentes études, nous pouvons observer que les résultats peuvent varier de manière significative en fonction des hypothèses, des variables et des données de références utilisées. » souligne un rapport publié par le ministère des sports et des JOP. Rapport coordonné par Christèle Gautier, ex-cheffe du bureau de l’élaboration des politiques du sport (DS.1A), ex-cheffe de projet Stratégie Nationale Sport Santé, ministère des sports et des jeux olympiques et paralympiques, Direction des sports

En se basant sur une vingtaine d’études menées en France, le rapport montre que la lutte contre la sédentarité et la promotion des activités physiques et sportives relevant de la politique sport-santé peut générer des économies substantielles. Néanmoins, de nouvelles études doivent être encore développées afin d’estimer plus précisément l’ampleur des économies qui pourraient être générées en fonction des milieux et des populations ciblés.

Synthèse des propositions

Constituer un groupe interdisciplinaire d’experts sur l’évaluation des impacts socio- économiques du sport-santé en France :

La constitution de ce groupe d’experts impliquant des économistes, des épidémiologistes, des médecins ainsi que des experts en santé publique et en sciences du sport aurait pour objectif de définir un cahier des charges pour établir des appels à projets de recherche visant à développer de nouvelles études évaluant les différents impacts socio-économiques du sport-santé en France.

Financer des projets de recherche sur l’évaluation des impacts socio-économiques du sport-santé en France :

Favoriser l’émergence de travaux de recherche interdisciplinaires et soutenir leur développement à travers le financement de projets de recherche sur le sujet.

Estimer les coûts de l’inactivité physique et de la sédentarité en France :

• Standardiser une méthode de surveillance du niveau d’activité physique, de sédentarité et de la condition physique, les mesurer tout au long de la vie, notamment lors des 20 examens de suivi médical des enfants et des adolescents, et des 3 bilans de santé à 25, 45 et 60 ans ;

• Intégrer la mesure actualisée du niveau d’activité physique, de sédentarité et de la condition physique dans le Système National des Données de Santé (SNDS) et chaîner automatiquement les dépenses de soins issues des données de l’Assurance Maladie (base SNIIR-AM) aux données du niveau d’activité physique et de sédentarité, de la condition physique ;

• Modéliser les coûts de l’inactivité physique et de la sédentarité en s’appuyant sur les projections sociodémographiques des prochaines décennies ;

• Evaluer le ratio coût-efficacité des différentes approches de promotion des activités physiques et sportives et de lutte contre la sédentarité en prévention primaire dans le contexte français.

Estimer les gains économiques des effets sur la santé des mobilités actives en France :

• Faciliter le recueil et l’analyse de données valides et fiables sur la marche et le vélo dans les futures « villes intelligentes » (i.e. smart cities) et « villes apprenantes » ;

• Sensibiliser les décideurs locaux et les agents impliqués dans les secteurs de l’urbanisme, de l’environnement, de la santé et du sport à l’utilisation de l’outil HEAT d’évaluation économique des effets sanitaires liés à la pratique de la marche ou du vélo ;

• Etudier la faisabilité d’adapter l’outil HEAT afin d’y intégrer la réduction des morbidités et ainsi les dépenses médicales évitées associées ;

• Evaluer le ratio coût-efficacité des différents aménagements favorables aux mobilités actives en fonction des populations ciblées.

Estimer les impacts économiques de la lutte contre la sédentarité et de la promotion des activités physiques et sportives en milieu professionnel :

• Mener des études dans différents milieux professionnels afin d’identifier les associations entre le niveau d’activité physique, de sédentarité, d’absentéisme, de présentéisme au travail et la productivité des travailleurs ;

• Mener des études interventionnelles visant à agir sur des variables du modèle socio-écologique en milieu professionnel afin de réduire le niveau de sédentarité et augmenter le niveau d’activité physique des travailleurs ;

• Mener des études pour évaluer l’impact économique d’un programme d’activité physique adaptée en prévention de la désinsertion professionnelle et pour le retour à l’emploi ;

• Evaluer le ratio coût-efficacité des interventions visant à réduire le niveau de sédentarité et augmenter le niveau d’activité physique en milieu professionnel.

Estimer l’impact économique d’un programme d’activité physique adaptée à destination des personnes âgées :

• Evaluer le ratio coût-efficacité des interventions en activité physique adaptée visant à maintenir/restaurer/améliorer l’autonomie des personnes pré-fragiles et fragiles ;

• Mener des études pour mesurer l’impact socio-économique d’un programme d’activité physique adaptée sur la date d’entrée en institution ;

• Approfondir les recherches estimant les conséquences économiques associées à la perte d’autonomie selon le niveau de fragilité, le risque et la gravité de la chute et ses conséquences.

Estimer l’impact médico-économique d’un programme d’activité physique adaptée en prévention tertiaire :

•Intégrer la recherche sur la mise en oeuvre (i.e. implementation science) à la recherche médico-économique, afin de soutenir les évaluations requises dans une perspective d’élargissement, voire de généralisation des programmes d’activité physique adaptée en prévention tertiaire dans le cadre du parcours de soins ;

• Proposer un consensus pour standardiser l’évaluation médico-économique d’un programme d’activité physique adaptée en prévention tertiaire quelle que soit la pathologie ;

•Intégrer la mesure actualisée du niveau d’activité physique, de sédentarité et de la condition physique de chaque patient dans le Système National des Données de Santé (SNDS), notamment au moment du diagnostic et à l’issue du parcours de soins, et chaîner automatiquement les dépenses de soins issues des données de l’Assurance Maladie (base SNIIR-AM) aux données du niveau d’activité physique, de sédentarité et de la condition physique.

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