Investigation des administrateurs dans les comptes du CNOSF : des zones d’ombre mais « pas d’autres dépenses pouvant poser problèmes »
8 administrateurs du CNOSF avaient demandé à la présidente B Henriques « solennellement, au nom de l’éthique et de la transparence, d’avoir accès au Grand Livre comptable avec toutes les pièces justificatives qui y sont liées. » suite à l’affaire des taxis révélée par Médiapart.
Le rapport de leurs investigations a été envoyé hier aux membres du CA.
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Des investigations complémentaires à l’audit interne réalisé par le trésorier
Les investigations des administrateurs ont porté sur le grand livre et les différents relevés de cartes bancaires.
« Elles viennent en complément de l’audit interne fait par le trésorier et dont il a fait état lors du Conseil d’Administration du 15 décembre 2022, et qui a mis en évidence une quarantaine de dépenses non justifiées ou relevant d’une utilisation à des fins personnelles de la carte bancaire du CNOSF par la Présidente du CNOSF, le total de ces écritures représentant un montant de 4 184,35 €, remboursé intégralement par la Présidente. » souligne le courrier. Le rapport d’investigation n’en dit pas davantage sur ces 40 erreurs.
60 000 € pour la révocation du Secrétaire Général
Selon le courrier signé par Eric TANGUY et Stéphane HATO l’agence HAVAS, » a été utilisée dans le cadre de la révocation du Secrétaire Général, Didier SEMINET. Il ressort que les honoraires, d’un montant de 38 000 € HT, correspondent à 17 jours de travail de collaborateurs d’HAVAS entre le 5 septembre et le 13 octobre 2022″. Il convient de rappeler que l’éviction de Didier Séminet a été votée en CA le 12 septembre. La présidente du CNOSF indiquant dans un courrier adressé aux membres du CNOSF qu’ « il ne s’agissait aucunement d’un problème de personnes mais de dysfonctionnements, étayés par des faits, qui ont perduré dans le temps, associés à des comportements parfois inappropriés, dans le cadre d’une telle fonction de Secrétaire général, ne permettant pas au CNOSF de fonctionner de manière fluide et satisfaisante. »
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Et de poursuivre « Un autre prestataire M. TEBOUL, a facturé au CNOSF entre le mois d’août 2021 et la fin septembre 2022 un montant de 65 000 € HT, dont 12 000 € HT pour accompagner la gestion de la révocation du Secrétaire Général, en complément d’HAVAS. » Il convient de rappeler que selon le règlement financier du CNOSF , sauf cas particulier dûment justifié, il est nécessaire d’avoir une mise en concurrence et publicité préalables au-delà de 40000 €. Enfin les 2 administrateurs font état de » factures d’avocats relatives au dossier de la révocation du Secrétaire Général et à la crise qui s’en est suivie. Le total est d’un montant de 7 340 € HT, correspondant à 26 heures de travail entre le 29 juin et le 16 novembre 2022. »
« Des zones d’ombre »
Nous avons interrogé un membre du CA pour lequel le rapport met en exergue des zones d’ombre. « Le recrutement de l’avocat fin juin pour une révocation prononcée en septembre interroge ». Et de poursuivre « Que se serait-il passé si le CA n’avait pas révoqué l’ancien secrétaire général ? Comment justifier une telle dépense ? » A propos de dépense, l’administrateur précise que la question qui peut se poser « c’est la prise en charge par le CNOSF d’une dépense qui relève d’une démarche personnelle de la présidente soumise ensuite au bureau exécutif puis au CA, alors qu’il n’est pas reproché à Didier Seminet de faute à l’encontre du CNOSF « . Effectivement on se souvient que Brigitte Henriques a déposé plainte contre Didier Séminet pour « violences psychologiques » (l’équipe du 3 octobre)
« Pas d’autres dépenses pouvant poser problèmes » selon le trésorier
« Pour finir, nous pouvons rajouter que, lors de nos entretiens, le trésorier Michel CALLOT nous a assuré qu’il n’y avait pas d’autres dépenses pouvant poser problèmes. Nous lui accordons notre confiance, et, le remercions ainsi que le directeur financier, Christophe Moreaux, pour la transparence mise en oeuvre pour ces contrôles. » conclut-il.
Fin de la saga, et maintenant il ne reste plus qu’à aller de l’avant comme l’a proposé la nouvelle secrétaire générale lors du dernier conseil d’administration. Effectivement il est temps de tourner la page et que le CNOSF démontre son exemplarité en matière d’éthique.
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