Amélie Oudéa-Castéra : une année qui compte double, mais qui ne permet pas de rattraper le temps perdu … par Patrick Bayeux
Il y a un an jour pour jour, je saluais au lendemain de la nomination de Amélie Oudéa-Castera « son niveau de maitrise des sujets, sa vision sur la place du sport. Pas d’impasse. Une maitrise contextuelle et technique de tous les sujets. »
2 mois avant, j’avais interviewé notre (alors future) ministre sur le bilan du quinquennat, les grandes orientations du futur quinquennat.
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Il y a 6 mois la ministre nous accordait cette interview.
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Aujourd’hui, je peux dire que je ne me suis pas trompé. Quelle énergie ! Une présence permanente sur tous les sujets, certains diront au détriment d’une lisibilité des priorités, mais il y a tellement à faire ! Le « sport » a cette particularité d’être transversal et de toucher à tous les sujets sociétaux. C’est la rançon d’un ministère de plein exercice avec des fonctions transversales et c’est bien. Si vous n’étiez pas présent sur tous les sujets, on vous le reprocherait !
Difficile cependant de rattraper le temps perdu pendant le premier quinquennat. Ce temps si précieux qui manque aujourd’hui pour construire l’héritage, pour installer une nouvelle gouvernance pérenne sur les territoires, pour remettre le train de la gouvernance sur les rails.
« 365 jours plus exigeants encore que prévu »
Quelle année ! Qui aurait-pu imaginer un tel scénario, entre les affaires dans les fédérations, les violences, l’implosion du CNOSF, une organisation des jeux qui génère pour l’instant que des messages négatifs … Personne.
Même pas la ministre elle-même qui dans un tweet publié hier écrit « 365 jours plus exigeants encore que prévu »
« Rien ne vous aura été épargné Madame la Ministre ». Et l’année qui vient s’annonce encore plus exigeante. La tension sur l’organisation des jeux ne va faire que s’accentuer, l’absence d’héritage va devenir encore plus prégnante, les enjeux environnementaux vont prendre le pas sur tout le reste … et chacun dans un contexte tendu va essayer de tirer son épingle du jeu.
La seconde année, une année clé pour le sport Français.
Dans ces conditions, le risque de céder à la tentation d’une communication à tout va est grand. Je ne vais pas re écrire ce que j’ai déjà écrit à propos de la grande cause nationale. (cf lien ci dessous) L’objectif est simple : toucher individuellement chaque citoyen pour l’inciter à devenir pratiquant même très modeste, au lieu d’agiter, avec des jeux d’acteurs, les institutions sportives dans une scénographie « marketée » aussi illusoire que stérile. »
Je ne vais pas lister tous mes désaccords mais aussi mes propositions. C’est à lire dans le lien ci-dessous.
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Lors de mes voeux pour 2023, je mettais en garde face au syndrome de la locomotive.
« C’est quoi au fait le syndrome de la locomotive. C’est simple. Une locomotive avance d’autant plus vite qu’elle n’a pas de wagons ! Mais en gare de la nouvelle gouvernance, de l’héritage de Paris 2024, on n’attend pas la locomotive mais le train du sport français, lequel dépend en plus d’autres locomotives (COJO, ANS… entre autres). Loin de moi l’idée de taxer la ministre d’aller trop vite ! Mais il faut que les wagons s’accrochent et que tous les trains avancent dans le même sens. Les wagons se reconnaîtront, ceux qui sont dans le sillage de la communication, ceux qui ne s’engagent pas, ou qui se contentent de faire des réunions, de signer des conventions pour se donner bonne conscience sans se soucier des impacts sur le terrain, ceux qui veulent que rien ne change,…«
Aujourd’hui j’ai le sentiment que les wagons du train du sport français sont de plus en plus lourds et que nous avons besoin d’une locomotive qui tourne à plein régime pour « mettre le sport au coeur de la société ».
Trés bel anniversaire Madame la Ministre.