Le sport est-il forcément un tremplin d’intégration sociale pour les jeunes ? par Nathalie Pantaléon

A lire cet article signé de Nathalie Pantaléon Maîtresse de conférences, chercheure au Laboratoire d’Anthropologie et de Psychologie Cliniques, Cognitives et Sociales, Université Côte d’Azur qui montre que considérer « le sport » comme porteur de vertus morales et levier de « re-socialisation » du jeune n’est pas acquis…

Extraits

« Lorsqu’il est mobilisé dans la sphère sociale, le sport est présenté par les acteurs du mouvement sportif et nombre d’hommes politiques comme susceptible de développer diverses compétences, et porteur de vertus propres. »

« Or, de nombreuses recherches en psychologie morale appliquée au sport ont mis en évidence que la réalité est plus complexe sur les terrains de jeu et que la fin justifie souvent les moyens dès qu’il y a compétition dans un cadre institutionnalisé. »

« Si la logique du jeu compétitif est tournée vers l’efficacité en matière de performance et de victoire, tricher rentrerait dans le cadre du jeu. Les comportements transgressifs sont ainsi jugés comme légitimes. »

L’auteur met en évidence que le sport est porteur d’une illusion égalitariste et favorise la méritocratie.

« L’assignation au sport de valeurs morales constitue un idéal de vie, où le sportif de haut niveau serait la figure du héros. Les représentations de la logique méritocratique du sport permettent de conforter les illusions d’égalitarisme dans la société. Pourtant, nous ne sommes pas tous égaux sur un stade, le ou les plus méritants ne seront pas forcément les vainqueurs. »

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