Etude nationale sur les attentes et les besoins des acteurs du sport : Rien ne va plus faites les jeux…
Le CDES a présenté hier son étude pilotée conjointement par l’ANDES et l’Agence nationale du Sport. Le CNOSF, le CPSF, le Ministère des Sports et l’UNION Sport et Cycle.
Questionnaires, entretiens, tables rondes, la méthode est rompue, la présentation est pro, bien faite. On signale juste un oubli dans la bibliographie très complète. Le rapport sur la nouvelle gouvernance du sport d’aout 2018 de Laurence Lefèvre – Patrick Bayeux. Il est un peu question de ce sujet dans l’étude ….
Rien ne va plus faites les jeux…
Sur le fond par contre c’est pas la joie. Malgré « le bon bilan » proclamé à haute voix par le président Macron, malgré la perspective des jeux, rien de va plus faites vos jeux.
L’étude nous décrit une situation des acteurs anxiogène : incertitudes liées à la crise, inquiétude financière, héritage des jeux mal apprécié, problématique d’engagement d’emploi et formation et même de gouvernance …
En faisant le choix de contextualiser la réflexion dans une prospective territoriale, ce qui est tout à fait pertinent l’étude accentue ce sentiment de complexité, de fin d’un modèle.. évolution démographique, crise sociale, paupérisation, tensions intergénérationnelles, déséquilibre des territoires, défi industriel, agricole et bien sur soutenabilité environnementale, gestion de l’eau, …
On retiendra « L’offre associative : modèle encore important en France » et pour combien de temps, « la licence sportive un produit inadapté « , « des difficultés pour les clubs », « un accés inégal à la pratique sportive », « un changement de nature de l’engagement bénévole », « le creusement de la fracture sociale », « les problématiques de santé publiques », « un contexte sanitaire incertain », « des inquiétudes financières » » Pour le mouvement sportif, la menace de structures commerciales qui se développent pour organiser des compétitions sous un format nouveau. » « retard du mouvement sportif dans le digital, … » » le sport facteur de dégradation de l’environnement » … tout y passe.
Quant aux acteurs selon le questionnaire ils ont le moral dans les chaussettes comme on le révélait en février 2022 …
A lire
« le modèle actuel présente des limites ne semble pas, en l’état actuel des choses, préparé à répondre aux enjeux auxquels il fait face »
L’étude questionne trés clairement les limites du modèle actuel : sur 3 thématiques
- la question sociale,
- la question économique
- la question environnementale.
Et en rajoute une couche sur la morosité ambiante, sur l’inadaptation des acteurs à répondre aux enjeux … « Le recul de la pratique encadrée au profit d’une pratique autonome », « Un « marché » de plus en plus concurrentiel » « La difficile conquête de nouveaux publics » « Une image du sport pouvant constituer un frein au développement la pratique » « Une formation des encadrants sportifs à adapter à l’évolution des attentes des pratiquants » « Des formes d’engagement bénévole en transformation » « Paris 2024 n’est pas structurant n’est pas apparu structurant dans la stratégie des acteurs » mais aussi « une baisse des financements » « Un modèle économique des clubs fragilisé par les mutations et la crise sanitaire », « La hausse des coûts de la pratique » « le creusement des inégalités économiques d’accès à la pratique » et enfin l’inévitable question environnementale « des lieux de pratiques sous tension » » la fragilité des lieux de sport de nature » « un parc d’équipements vieillissant et peu adapté au changement climatique » « Un modèle d’organisation des compétitions sportives en question »
Un scénario … et encore
Dans ce contexte l’étude propose un scénario d’évolution ou plutôt reprend un des scénarios de l’Ademe comme nous l’avions fait en décembre dernier. Il aurait été intéressant d’aller plus loin mais c’est aux acteurs de l’agence qu’il revenait de faire ce travail dès la mise en place. Cette fameuse vision partagée projet commun dont on ne cesse de rappeler qu’elle était la priorité absolue.
A lire
Des recommandations sous la forme d’une synthèse des programmes à la #présidentielle2022
L’étude fait 3 recommandations en terme de stratégie
- Une stratégie d’adaptation : en gardant le modèle d’organisation actuel du sport, elle doit permettre aux acteurs sportifs de s’adapter progressivement aux enjeux auxquels ils font face. Cette stratégie comporte des priorités pour les inciter à s’approprier les différents enjeux et développer des solutions.
- Une stratégie de transformation : en définissant une ambition collective nouvelle, elle permettrait de faire en sorte que le sport s’impose de manière transversale dans l’ensemble des champs sociétaux. Elle pourrait par ailleurs permettre d’utiliser le sport et son organisation renouvelée comme une vitrine destiner à donner une impulsion globale de réforme et d’exemplarité pour les autres secteurs d’activité.
- Une stratégie de transition : pensée comme une solution alternative aux deux autres stratégies, elle donne une ambition plus forte aux acteurs que la stratégie d’adaptation, sans pour autant changer totalement de paradigme. Elle doit permettre d’imposer l’accès à la pratique sportive comme un droit, impliquant une meilleure valorisation du sport dans la société.
et liste des axes stratégiques et propositions : Reconnaitre le rôle social du sport, faire de la prévention une priorité nationale, engager le sport dans la cause climatique, imposer le droit à la pratique physique et sportive, poursuivre le modèle de coopération du sport.
Faut-il jouer à se faire peur ? … pour mieux rebondir
Rien de trés optimiste dans cette étude … alors que faut il pour faire bouger les lignes ? La situation décrite est morose, anxiogène. Une forme d’appel à l’aide au futur./e ministre des sports à qui reviendra le rôle de véritablement donner une impulsion à cette nouvelle gouvernance, de nous donner envie d’avoir envie, de nous faire réver, qui fera enfin du slogan de la candidature de Paris 2024 https://www.jerevedesjeux.com/ une réalité.
A lire
La synthèse de l’étude
Le rapport de l’étude