La massification sportive et ses effets d’aliénation – Critique d’un opium du peuple par Jean-Marie Brohm
Derrière le discours unanimiste célébrant le sport comme vecteur de santé, d’intégration et de citoyenneté, Jean-Marie Brohm dans « La massification sportive et ses effets d’aliénation – Critique d’un opium du peuple » voit surtout une machine idéologique redoutablement efficace. La massification sportive ne libère pas les individus : elle les discipline, les normalise et détourne leur regard des rapports de domination. Le sport moderne devient alors un « opium du peuple », parfaitement adapté aux sociétés capitalistes avancées.
Jean-Marie Brohm analyse la massification du sport non comme un progrès social, mais comme un processus idéologique profondément intégré au capitalisme contemporain. Selon lui, le sport de masse détourne les individus des conflits sociaux réels en canalisant les frustrations vers la compétition, la performance et le spectacle. Présenté comme neutre et universel, le sport diffuse en réalité des valeurs de hiérarchie, de rendement et d’obéissance qui naturalisent les rapports de domination. Loin d’émanciper les corps, il les discipline et les normalise. En ce sens, le sport fonctionnerait comme un « opium du peuple » moderne, produisant une adhésion consentie à l’ordre social existant. Institutions, médias et pouvoirs publics participent à cette sacralisation, rendant toute critique marginale ou suspecte.


