Assemblée générale de l’ANS : pas de fumée blanche, l’avenir de l’Agence reste en suspens

Il faudra encore attendre un peu pour en savoir plus sur l’avenir de l’ANS. A ce stade rien n’est tranché. Recrutement différé de la direction générale, rapport des inspections générales, gouvernance à réformer en profondeur : à ce stade, il s’agit encore de poser l’ambition et d’annoncer les pistes de transformation, plus que de décider. La ministre souhaite renforcer le rôle de l’ANS

L’Assemblée générale de l’ANS s’est ouverte sur un constat : le temps n’est pas encore venu des décisions politiques. Le recrutement de la prochaine direction générale est reporté, la ministre affirmant vouloir « décider en connaissance de cause » et attendant, pour cela des arbitrages à venir. Dans ce contexte suspendu, Marie-Amélie Le Fur a présenté les cinq axes qui structureront la future feuille de route : renforcer l’efficience de l’action de l’Agence, mieux mesurer son impact, transformer la relation avec la gouvernance et les territoires, accompagner la transition du modèle économique du sport français, et « raconter et construire le continuum du sport français ».

Le rapport IGF–IGA–IGESR, sur l’ANS

Le rapport IGF–IGA–IGESR, sur l’ANS apporte un éclairage sans concessions. S’il reconnaît des résultats solides en matière de Haute Performance — forte corrélation entre moyens engagés et résultats olympiques — il décrit un paysage bien plus contrasté du côté du développement des pratiques : multiplicité des dispositifs, faible lisibilité pour les clubs et les territoires, financement dispersé de près de 40 000 micro-projets, capacité d’évaluation insuffisante. Par ailleurs la situation financière est jugée préoccupante, avec 294 M€ de restes à payer fin 2025, soit 75 % des recettes annuelles de l’ANS. Les inspecteurs recommandent par ailleurs de recentrer les Maisons de la Performance sur l’accompagnement, de fusionner les PSF et contrats de développement, de transférer les soutiens aux équipements sportifs aux préfets, et de repenser en profondeur la gouvernance partagée. Le statut de GIP, dans son fonctionnement actuel, « ne se justifie plus », et la diversification des ressources reste marginale.

La ministre souhaite renforcer l’agence

Face à ces constats, la ministre n’a annoncé aucune orientation définitive quant à l’avenir institutionnel de l’ANS, mais a clarifié sa ligne : renforcer l’Agence plutôt que la démanteler. Cela implique de définir des priorités stratégiques lisibles, d’améliorer l’évaluation, de redessiner l’action territoriale — les préfets « ont le sentiment de n’avoir aucune prise » —, d’ouvrir davantage l’Agence aux partenaires privés et de maintenir son double ancrage : développement des pratiques et haut niveau.

Construire la feuille de route avec les personnels

La présidente Marie-Amélie Le Fur a, de son côté, appelé à « simplifier, évaluer, recentrer » et annoncé plusieurs orientations internes, notamment l’arrivée d’un directeur des partenariats et la nomination d’une responsable dédiée à l’animation de la gouvernance. Elle a également lancé une alerte forte : la trésorerie de l’ANS nécessite une vigilance immédiate. La construction de la feuille de route se poursuivra désormais avec les personnels, pour la première fois en six ans.

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Patrick Bayeux

Consultant, Enseignant chercheur, Docteur en sciences de gestion.

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