Modernisation du sport , notre contribution au débat VII : les formations
Notre premier édito du 12 février) traitait des enjeux. Le second était consacré au rôle de l’Etat. le troisième au rôle du mouvement sportif, le quatrième aux collectivités territoriales, le cinquième aux équipements sportifs. le sixième aux moyens et au personnel
Ce septième édito est consacré à la formation.
Il reprend nos propositions faites dans notre édito du 11 décembre 2012 Formation aux métiers du sport : indignons nous !
Edito dans lequel nous faisions le constat du maquis des formations et des diplômes aux métiers du sport et de la concurrence stérile entre le ministère des sports et celui de l’éducation nationale depuis 30 ans.
1 – Prendre en compte la réalité de l’emploi pour créer des diplômes
Aujourd’hui la création de diplômes est plus souvent le fruit de rencontres de circonstances, d’opportunités que le résultat d’une véritable analyse du marché de l’emploi. La preuve, c’est la première fois en France qu’on connaît le nombre d’emplois liés directement et indirectement au sport : 301 000 pour être précis selon l’étude du CAFEMAS qui vient d’être publiée. La création de diplômes doit reposer sur une véritable analyse des besoins, sur un dialogue permanent avec les employeurs et les organisations syndicales, sur des observatoires de l’emploi pour déboucher sur des formations pourvoyeuses de compétences adaptées et d’emplois.
2 – Accélérer la création des CQP et créer un CQP accueil initiation dans les clubs pour les emplois d’avenir
En remplacement des diplômes fédéraux historiques, la création de CQP permettra de fluidifier le recrutement dans les clubs et les structures saisonnières notamment. Cela correspond à de vrais besoins non satisfaits sur des temps partiels ou très partiels, des emplois occasionnels ou saisonniers uniquement.
Pour répondre aux besoins des clubs, les inciter à recruter des emplois d’avenir et à intervenir dans le dispositif péri éducatif (cf notre second édito et le passage sur les politiques éducatives sportives) nous préconisons la mise en place d’un CQP accueil animation dans les clubs sportifs, un CQP compris entre 100 et 150 heures qui permettrait à un jeune de disposer de l’équivalence du BAFA, d’accueillir les adhérents, d’initier et d’intervenir sur le temps périscolaire. Aujourd’hui l’absence de qualification pour ces fonctions laisse le champ totalement ouvert à la filière animation qui dispose d’ailleurs d’un CQP animateur péri scolaire.
3 – Penser une vraie formation initiale professionnelle.
140000 jeunes sortent des lycées sans qualification. Et il faut attendre qu’ils soient bien en échec pour les reprendre via des dispositifs et des diplômes incroyablement couteux pour la collectivité. Pourquoi un bac sport ne permettrait il pas d’encadrer les APS et d’aller chercher de vrais emplois, tout en résorbant les sorties précoces du système ? Cela couterait moins cher, éviterait à certains d’aller à l’échec dans la filière STAPS toujours plus sélective et leur permettrait de revenir plus tard éventuellement vers des formations de plus haut niveau.
4- Mettre en place un seul service public de formations professionnelles aux métiers du sport.
Notre proposition est de fusionner les référentiels de formations professionnelles de niveau III et II délivrées aujourd’hui par Jeunesse et Sports d’une part et l’Education Nationale d’autre part. Cela mettrait fin à la double certification et chacun saurait qu’il dispose des mêmes compétences quel que soit le diplôme ; Il faut absolument que le système puisse fonctionner sur le mode Une formation, un diplôme, un emploi.
On peut s’interroger d’ailleurs sur l’impact que pourrait avoir le projet de loi sur l’enseigment supérieur qui vise à ne plus habiliter les diplômes mais à accréditer les université. Dans les métiers du sport un des scénario consisterait à ce que l’université soit accréditée pour délivrer des diplômes STAPS charge à chaque université de présenter la spécialité de son diplôme la CNCP, la fin d’un dispositif national en quelque sorte ! Une occasion historique d’un rapporchement avec jeunesse et sports peut être ?
5 – Intégrer totalement les logiques d’alternance et de formation continue.
Les publics en formation et les trajectoires sont déjà très différentes. Pensons alors d’abord à coordonner le système via ces logiques plutôt que de cultiver les différences et la complexification.
6 – Renforcer la filière universitaire sur la logique de recherche et préparation au CAPEPS
Quant aux acteurs nous considérons que les CQP sont pris en charge par les partenaires sociaux et les fédérations, la filière académique universitaire par les universitaires et le reste des formations par un service public de formation aux métiers du sport renouvelé coordonné par des référentiels identiques et à terme par un service public de formation unique.