Le 12 février prochain sera rendue « l’étude d’opportunité relative à une candidature française aux Jeux olympiques et paralympiques d’été « . Même si aucune annonce définitive ne sera faite puisqu’une candidature de Paris nécessite l’engagement de la ville de Paris et que sa première magistrate Anne Hidalgo donnera sa réponse en juin (JO 2024 décision de la Mairie de Paris en Juin) ), on peut penser que l’aventure va continuer.
La maire de Paris d’abord réticente (Hidalgo persiste et signe ) se serait laisser convaincre selon certains médias (Anne Hidalgo pourrait accepter les Jeux Olympiques à Paris ) mais souhaite se donner le temps de la réflexion. Son calendrier d’ailleurs n’a pas changé ( JO 2024 à Paris : Hidalgo répond à Hollande et pose ses conditions ). La candidature de Paris s’ajouterait à celles de Boston, Rome, l’Allemagne, l’Afrique du sud.,…
Les Américains favoris ?
C’est Boston qui portera la candidature américaine. Une candidature qui intervient presque 30 ans après les Jeux d’Atlanta en 1996. Mais surtout une candidature qui s’inscrit dans un partenariat renforcé avec le CIO : la chaîne américaine NBC a acheté les droits pour un montant de 7,65 milliards de dollars jusqu’aux Jeux de 2032 inclus (2021 2032). Ce n’est pas pour retransmettre les jeux pendant la nuit quand tout le monde dort ou au petit matin ! Un argument balayé par les pros JO en France pour qui le temps des arrangements entre TV, sponsors et pays d’accueil c’est fini. On ne demande qu’à les croire. Fini la démesure, fini le gigantisme, le CIO nouveau préférerait une candidature maitrisée en réponse aux recommandations qui composent l’agenda olympique 2020 (un projet en réponses aux besoins sportifs, économiques, sociaux et de planification environnementale à long terme ; des couts de candidature réduits, un programme basé sur des sports plus que sur des épreuves , … )
Expo et JO ?
Contrairement à la candidature à l’organisation des JO qui peine à se mettre en place (Paris candidate aux JO 2024 : l’unanimité peine à venir ), celle pour l’exposition universelle de 2025 semble faire consensus. Tout est déjà en place, le président de la république et le premier ministre la soutienne http://www.expofrance2025.com . Dépot de la candidature en 2016 et décision en 2018. Une candidature portée par l’Etat qui fait l’unanimité. Reste à savoir si les deux candidatures sont compatibles, certains partenaires ayant déjà indiqué qu’ils attendraient de connaître la décision pour les JO avant de choisir où investir. B Amsalem président de la FFF quant à lui considère que la France n’est pas prête pour 2024 et plaide pour une candidature pour les jeux de 2028. Amsalem : « Paris n’est pas prêt pour 2024
Un calendrier politique favorable.
C’est l’élément essentiel du processus décisionnel : le calendrier. Le CIO décidera au second semestre 2017 de l’attribution des Jeux de 2024. A Lima au Pérou précisément lors de la 130 ème session. Dépot du dossier le 15 septembre 2015, avant que le CIO ne sélectionne au printemps 2016 les finalistes. Ces dernières seront visitées par la commission d’évaluation du CIO en février et mars 2017. Un rapport sera ensuite transmis en juin, soit plus d’un mois avant la session de Lima, dont la date précise n’est pas encore connue. Une visite avant les élections présidentielles (dont on peut penser qu’elles auront lieu fin avril début mai) et un rapport en juin après les élections, quoi de mieux pour orchestrer une communication nationale avec un discours de solidarité et des projets ambitieux !
Après l’Euro 2016, les JO 2024
On résume : un dépôt du dossier le 15 septembre 2015 en pleine phase finale du championnat d’Europe de Basket ; une place de finaliste à l’organisation des jeux au printemps 2016 juste avant l’Euro 2016 de football en juin qui devrait permettre à la France de montrer son savoir faire évènementiel, tout comme l’accueil des championnats de monde de hand ball début 2017.
Une visite du CIO juste avant la présidentielle de 2017 pour booster les énergies, avec une réponse après les présidentielles (c’est mieux pour les candidats si on perd pour la cinquième fois ).
Au final un calendrier de rêve pour le gouvernement et des candidats à la présidentielle, un calendrier qui pourrait balayer toutes les incertitudes sur la faisabilité, le financement et la concurrence avec l’expo universelle.
Un calendrier qui ne manquera pas de poser la question de la présidence du CNOSF dont l’élection, si elle est programmée 4 ans après celle de mai 2013 tomberait juste après la présidentielle et juste avant la décision du CIO, une incitation à se présenter à un troisième mandat pour l’actuel président du CNOSF ?
En tout cas un calendrier qui multiplie les feux d’artifices, les espoirs de marseillaise (cf notre édito 2014-06-17 Un quinquennat limité au foot avec pour feu d’artifice l’Euro 2016 ? ) un calendrier de nature à masquer au grand public la faiblesse d’une réflexion sur la gouvernance du sport en France.