Tennis : pourquoi la France ne produit-elle pas de grands champions ? Emmanuel Bayle
Malgré un très beau parcours, Loïs Boisson, ultime espoir français à Roland-Garros, s’incline face à Coco Gauff. Son parcours atypique, hors du moule fédéral, relance une question lancinante : pourquoi la France, forte d’une base solide, ne parvient-elle pas à faire émerger de véritables champions ? Éléments de réponses avec Emmanuel Bayle, professeur à l’Université de Lausanne sur France Culture.
Loïs Boisson, surprise française de Roland-Garros, a perdu face à Coco Gauff, non sans avoir suscité l’espoir. Blessée un an plus tôt, elle s’est frayée un chemin via une wild-card, en dehors de la filière classique de la Fédération française de tennis (FFT). Cette exception souligne les forces et les limites du modèle français. Si la France dispose d’un vivier impressionnant de joueurs dans le top 300, elle peine à faire émerger des légendes comme Nadal ou Djokovic. Emmanuel Bayle, professeur à l’Université de Lausanne, pointe un modèle trop normé, qui échoue à accompagner les trajectoires singulières. Le coût du circuit, la solitude des indépendants, et l’importance d’un encadrement multidisciplinaire de haut niveau sont autant de facteurs limitants. La réussite, selon lui, repose sur une volonté individuelle exceptionnelle et un entourage très professionnel – ce que le système fédéral ne garantit pas toujours.
