Stade de France : un fiasco inévitable pour le Sénat

Contrairement à ce qu’affirme le préfet Cadot, délégué interministériel aux grands événements sportifs (Diges), concernant en particulier le dispositif de sécurisation, ce n’est pas seulement « dans l’exécution que les problèmes sont survenus ».

Le ton est donné

« détourner l’attention de l’incapacité de l’État à gérer adéquatement la foule »

Et de poursuivre En amont, les scénarios de crises ont été insuffisamment travaillés et n’ont pas fait preuve de la souplesse nécessaire face à la multiplication des événements non anticipés. Par ailleurs, il est injuste d’avoir voulu faire porter aux supporters de l’équipe de Liverpool la responsabilité des troubles intervenus comme l’a fait le ministre de l’Intérieur pour détourner l’attention de l’incapacité de l’État à gérer adéquatement la foule présente et à juguler l’action de plusieurs centaines de délinquants violents et coordonnés

Une note d’optimisme

« L’importance des événements sportifs internationaux attendus en France en 2023 et 2024 peut permettre de transformer un grave échec collectif en opportunité pour réussir les échéances à venir.

15 recommandations

Recommandation n° 1 (UEFA, FFF) : rendre obligatoire le recours à des billets infalsifiables avec des dispositifs de contrôle fiables pour les compétitions de football aux enjeux les plus importants (rencontres internationales, derbys…) et prévoir systématiquement un service de règlement des litiges de billetterie ainsi qu’un dispositif d’aide pour les personnes ne pouvant recourir à ce type de billet.


Recommandation n° 2 (UEFA, FFF) : exiger de l’organisateur qu’il informe en temps réel (par mail, sms, messagerie) les détenteurs de billets des modalités d’accès au stade, des événements imprévus et des modifications décidées par les autorités lorsque surviennent des difficultés.
Recommandation n° 3 (UEFA, FFF, État) : renforcer la formation des stadiers et améliorer l’articulation entre les stadiers et les forces de l’ordre.


Recommandation n° 4 (FFF, État, RATP, SNCF) : définir conjointement le plan de mobilité des supporters, organiser une communication en temps réel efficace sur les flux entre la FFF, la préfecture de Police et les opérateurs de transports en commun et veiller à une mise en oeuvre conjointe des décisions imposées par les événements imprévus (reports de flux de passagers en particulier).


Recommandation n° 5 (État, FFF, Consortium du Stade de France) : organiser les voies d’accès au stade en prévoyant systématiquement des cheminements de délestage suffisants (plans alternatifs) ainsi que des voies d’évacuation pour les personnes rencontrant des difficultés (billets non reconnus, personnes en situation de détresse).


Recommandation n° 6 (UEFA, FFF, État, Consortium du Stade de France) : améliorer l’attractivité des abords du Stade de France afin d’inciter les spectateurs à venir plus tôt et à repartir plus tard afin de mieux réguler les flux d’entrée et de sortie, depuis et vers les transports.


Recommandation n° 7 (UEFA, préfecture de police) : séparer les points de contrôle de validité des billets des points de pré-filtrage mis en place dans le cadre de la prévention du terrorisme.


Recommandation n° 8 (ministère de l’intérieur) : définir une doctrine d’emploi du gaz lacrymogène par les agents des forces de sécurité qui prévienne l’exposition de personnes ne présentant pas pour eux un danger immédiat.


Recommandation n° 9 (préfecture de police et, le cas échéant, ville de Saint-Denis) : rétablir les effectifs d’agents publics dédiés à la circulation des flux piétons et automobiles autour du stade.


Recommandation n° 10 (préfecture de police) : privilégier en matière de gestion des foules le pré-positionnement de moyens dissuadant tout débordement (unités équestres notamment).


Recommandation n° 11 (ministère de l’intérieur, Parlement) : établir, à titre expérimental, la base législative qui permettrait aux opérateurs des systèmes de vidéoprotection dans les espaces accessibles au public de mettre en oeuvre des traitements d’images par intelligence artificielle permettant le comptage et la détection de mouvements de foule.

Recommandation n° 12 (préfets) : imposer au cas par cas aux opérateurs des systèmes de vidéoprotection, dans les espaces accessibles au public à l’intérieur ou aux abords des équipements, la conservation des images captées le jour des grands événements sportifs pendant la durée légale d’un mois.


Recommandation n° 13 (État, FFF) : faire évoluer le regard des autorités publiques sur les supporters et créer les conditions d’un dialogue permanent afin de faire de leurs représentants des partenaires dans le cadre de la préparation et du déroulement des grands événements.


Recommandation n° 14 (État) : mieux distinguer les fonctions de délégué interministériel aux grands événements sportifs (Diges) et de délégué interministériel aux jeux Olympiques et Paralympiques (Dijop) afin de faire du Diges le responsable opérationnel de l’organisation des grands événements sportifs internationaux (hors JOP) et de lui reconnaître un rôle de coordination des différentes autorités concernées (préfets, forces de l’ordre, transporteurs, fédérations sportives, collectivités territoriales…).


Recommandation n° 15 (État) : associer les parlementaires au suivi de la sécurité des grands événements sportifs prévus en France en 2023 et 2024 et demander au Gouvernement de remettre au Parlement avant la fin de l’année 2022 un rapport sur l’organisation de leur sécurité.

partager
Twitter
LinkedIn
Facebook
Email
Imprimer
Cet article vous a-t-il été utile ?

à lire aussi

A quel point cet article vous a-t-il été utile ?

Cet artcile ne vous a pas été utile?

Newsletter Gratuite

Abonnez-vous à notre newsletter et recevez toute l'actualité des décideurs du sport.

Nous apprécions vos commentaires utiles !

N'oubliez pas de nous suivre sur nos réseaux sociaux.