Résultats de la France aux JOP #Paris2024 : « aurait pu mieux faire »
Les Jeux de Paris 2024 ont offert à la France ses meilleurs résultats olympiques depuis 1996. Mais derrière ce bilan flatteur se cache une réalité plus contrastée : dépendance à quelques figures, effets pays hôte en demi-teinte, et dispositifs de performance pas toujours bien intégrés. Une réussite, certes… mais qui laisse un goût d’« aurait pu mieux faire ». C’est que révèle cette étude de Mouvens qui date de février et publiée dans La lettre de veille de l’Observatoire national du sport # 14 une étude réalisée pour le compte de la DIJOP et du ministère des sports.
Un bilan en demi teinte qu’avait déjà analysé Jean Pierre Bouchout au lendemain des jeux JOP #Paris2024
A lire
Résultats en trompe-l’œil
Si les Jeux de Paris 2024 ont marqué un record de médailles pour la France (64 médailles olympiques, 75 paralympiques), le rapport nuance cette réussite :
« Cette performance est remarquable, [mais] elle doit être relativisée » notamment en raison de « l’absence de la Russie » et d’une « forte dépendance […] aux résultats de deux athlètes » (Léon Marchand et Teddy Riner).
Le classement olympique (5ᵉ place) masque aussi une efficacité en recul : « Le ratio “médailles d’or pour 100 épreuves disputées” […] était plus élevé aux Jeux d’Atlanta en 1996 (8,2%) et aux Jeux de Sydney en 2000 (6,6%) qu’aux Jeux de Paris (6,1%). »
Et en dépit d’un nombre inédit d’épreuves disputées (263), certains pans du sport français peinent à suivre : « L’athlétisme peine toujours à enregistrer des résultats satisfaisants » avec « seulement une médaille d’argent malgré les 42 épreuves disputées ».
Un effet pays hôte en demi-teinte
Le statut de pays hôte a eu un effet stimulant sur la taille des délégations (+71% chez les olympiques, +77% chez les paralympiques), mais l’impact est jugé modeste en comparaison internationale : « La progression française reste […] plus modérée […] que celle observée pour la Grande-Bretagne, le Brésil ou le Japon. »
Ainsi, l’effet d’accueil des Jeux « n’a pas autant “surperformé” » qu’espéré.
Une stratégie performante, mais pas pleinement efficace
La stratégie Ambition Bleue a structuré un cadre solide, mais son impact réel reste difficile à isoler : « 82% des médailles d’or françaises [ont été] remportées par des athlètes ciblés »… mais « 18% des champions olympiques et paralympiques n’étaient pas intégrés à ces dispositifs », ce qui « questionne la nécessité d’une plus grande flexibilité ».
De même, certains dispositifs clés ont été insuffisamment connus ou utilisés : « 52% des entraîneurs interrogés déclarent ne pas connaître l’existence [de la Méthode Orfèvre] », y compris parmi ceux du Plan Coachs.
Et des tensions ont freiné la coordination : « Le processus de mise en œuvre a été perçu […] comme descendant, avec des injonctions venant de l’ANS sans réelle concertation ».
Au final
« La France a réussi ses Jeux de Paris avec des performances record », mais « cette réussite s’inscrit dans un contexte où la concurrence a été légèrement atténuée » et où certaines disciplines « peinent encore à rivaliser avec les autres grandes nations sportives ».
Le rapport conclut, lucide : « L’efficacité de cette stratégie semble avérée, bien que perfectible », et « son efficience ne peut être réellement mesurée à ce jour ». Une évaluation à moyen terme est donc indispensable pour juger si Ambition Bleue a réellement transformé la performance tricolore ou seulement surfé sur un contexte favorable.
La synthèse
La rapport