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Alors que l’on pensait les ministres en train d’expédier les affaires courantes, Nicole Belloubet (Éducation nationale) a publié la circulaire de rentrée « Ne laisser aucun élève au bord du chemin » . Ce texte à faible valeur réglementaire, s’attache souvent à énumérer les dispositifs en cours de mise en œuvre et les actions qui devraient voir le jour dans l’année en cherchant à les intégrer dans une vision globale.
Au regard de la situation politique, elle risque d’être peu lue voire appliquée… Son intérêt réside ailleurs : elle constitue en effet le premier document ministériel qui organise une action publique dans l’après-Jeux olympiques et paralympiques. En effet, depuis 2017 et la désignation de Paris comme ville hôte, l’affirmation d’un héritage (pour les habitants, pour le sport, pour la santé, pour les équipements, pour la Nation) a toujours accompagné les discours des dirigeants, répondant à l’exigence du CIO de Legacy à la traduction ambivalente entre héritage et transmission.
Dans cette longue circulaire où l’enseignement de l’EPS obligatoire ou l’organisation du sport scolaire ne sont jamais cités, le sport apparaît dans quelques dispositifs :
- Au chapitre de « la diversification et l’excellence de l’offre éducative dans les établissements les moins favorisés ou les plus isolés », on retrouve « le nouveau dispositif Sports-études, afin de permettre à des élèves ayant des aptitudes sportives élevées de bénéficier d’aménagements de scolarité » soit, avec les sections internationales plus de 200 collèges et 150 lycées concernés.
- Au chapitre de « la cohésion sociale par l’avenir que prépare l’École », après la question de la santé psychique des élèves, leur santé « physique doit constituer une préoccupation constante » à travers 3 dispositifs :
- en dynamisant la pratique de 30 minutes d’activité physique quotidienne dans le 1er degré,
- en pérennisant la Semaine olympique et paralympique,
- en renforçant l’offre sportive avec le dispositif 2h de sport en + dans le cadre de l’accueil des élèves de 8 à 18 h dans les collèges de l’éducation prioritaire.
- Enfin, tout à la fin du texte, il est rappelé que la semaine de rentrée, « verra 190 000 élèves assister à des épreuves [des Jeux paralympiques] et des milliers d’autres bénéficier de « mini-clubs » et d’ateliers sportifs dédiés ».
Si la généralisation de tests d’activité physique pour tous les élèves de 6e avait été proposée dans le cadre de la Grande cause nationale, elle ne semble pas encore en phase opérationnelle.
Alors que la circulaire indique que « l’organisation par la France des Jeux olympiques et paralympiques est ainsi l’occasion de cultiver l’héritage sportif des Jeux », on peut regretter que les actions éducatives initiées ces dernières années dans la perspective des Jeux de Paris, qu’il s’agisse de la découverte et de la pratique, mais aussi des débats sur le sport (discriminations des femmes, inclusion-handicap, compétition, solidarité, dépassement, dopage…) ne soient pas reprises dans la partie affirmant que « l’émancipation des élèves et la lutte contre les inégalités passent (…) par l’acquisition d’une culture littéraire, scientifique, historique et artistique » ou que la lutte contre les discriminations et stéréotypes sera l’objet d’un travail de fond « sur les pratiques pédagogiques (…) de la maternelle à la terminale ».
P-P. Bureau pour Décideursdusport
Lien vers la circulaire