Le rang de la France au classement des médailles des Jeux olympiques et paralympiques a fait l’objet d’un objectif fixé par le président de la République lui-même lors de sa visite à l’INSEP, des réceptions des organisateurs des Jeux et pour appuyer le dispositif « Ambition bleue » de haute performance confié à l’Agence nationale du sport (ANS). Dans son analyse de la concurrence internationale, l’ANS s’était focalisée sur 4 pays européens pour lesquels elle avait estimé les investissements annuels : Grande-Bretagne (106 M€/an), Allemagne (104 M€), Italie (115 M€ en 2018) et les Pays-Bas (53 M€).
Si l’atteinte du top 5 (Jeux olympiques) et 8 (Jeux paralympiques) selon le traditionnel classement international valorisant le rang (or, argent puis bronze) a comblé les responsables, la lecture du tableau des nations par disciplines montre toutefois une grande diversité de la performance française, en particulier au regard des pays européens d’ambition comparable.
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Aux Jeux olympiques, le passage de la France du 8e rang (Tokyo) au 5e rang se fait au détriment de la Grande Bretagne (4e>6e) et des Pays-Bas (7e>6e), en profitant de l’exclusion du comité olympique russe (5e à Tokyo).
Si l’on regarde le classement des nations dans chaque discipline (45 disciplines du CIO), la France obtient des médailles dans 27 d’entre-elles, et elle se classe dans le top 5 des pays médaillés dans moins de la moitié des disciplines (21/45).
Si l’on s’intéresse aux pays européens, la Grande-Bretagne se classe mieux que la France dans 16 disciplines (sur 45), l’Italie dans 12, l’Allemagne dans 11, les Pays-Bas dans 9, l’Espagne dans 8.
Aux Jeux paralympiques, le passage de la France du 14e rang (Tokyo) au 8e rang se fait au détriment de l’Australie (8e>9e), Azerbaïdjan (10e>28e), Japon (11e>10e), Allemagne (12e>11e) et Iran (13e>14e), en profitant de l’exclusion du comité olympique russe (4e à Tokyo).
Si l’on regarde le classement des nations dans chaque discipline (23 disciplines de l’IPC), la France obtient des médailles dans 15 d’entre-elles, et se classe dans le top 8 des pays médaillés dans 9 disciplines.
Si l’on s’intéresse aux pays européens, la Grande-Bretagne se classe mieux que la France dans 15 disciplines (sur 23), l’Ukraine (9), puis l’Italie, les Pays-Bas et l’Allemagne (7).
Si le classement des nations aux épreuves sportives internationales répond à des stratégies de mesure de rayonnement international, et peut constituer un indicateur pertinent en France où l’organisation sportive est fortement structurée par la puissance publique, on se doit de rappeler que la nature même de ce classement fait l’objet de nombreuses de critiques, avec la proposition de prise en compte d’autres critères sportifs (le nombre total de médailles sans distinction de métal, de sportifs de la délégation, de médailles décernées dans la discipline, des critères de qualification…) ou nationaux (la population ou le PIB de chaque pays, etc.).
Rappelons enfin, que pour P. de Coubertin ce classement des nations n’est pas l’essence des Jeux, la charte olympique précisant que « les Jeux olympiques sont des compétitions entre athlètes, en compétitions individuelles ou par équipes et non entre pays ».
P.P. Bureau pour Décideurs du sport
