Les sports d’hier, vraiment ? Dystopie d’une montagne sans télésièges par Eric De Fenoyl
A lire assurément ce papier de l’ami De Fenoyl avocat mais aussi grand connaisseur des stations de montagne !
Les « sports d’hier ». Le terme aurait été utilisé dans les manifestations contre la retenue collinaire de la Clusaz. Et si on se projetait vers un « demain sans ski » ? Dans une station et une vallée où une décision radicale aurait consisté à arrêter l’exploitation des remontées mécaniques. Quelle recomposition du territoire après les pylônes honnis ?
Extraits
Certains disent que « la station » a fermé depuis bientôt 10 ans. Pour être précis l’exploitation des remontées mécaniques a cessé le 24 avril 2027 en « mode hiver », puis le 5 août 2027 pour les rares télésièges tournant l’été. La décision avait été prise en juin 2027 par la nouvelle municipalité élue l’année précédente sur une liste issue du collectif « Air et Eau dans ma Vallée »
« Certains exprimèrent des inquiétudes lors du départ prématuré et massif, début août, de nombreux vacanciers. »
Le collectif avait déclaré le golf « espace commun de pâturage créatif », démantelé son système d’arrosage et symboliquement planté un jeune mélèze dans chacun des 18 trous. Le gestionnaire du golf s’en était plaint, sans succès. Il avait abandonné la partie et laissé ses avocats agir contre l’Etat et la commune.
Dès la fin de la saison estivale 2027, pourtant annoncée comme historiquement bonne, les comptes s’étaient avérés inquiétants.
« Entre 2030 et 2033, les remontées mécaniques de La Rosière, Sainte-Foy Tarentaise et Tignes fermaient. Seule Val d’Isère résistait encore. »
A Boug Saint-Maurice les services publics fermaient peu à peu : hôpital, lycée, etc. En période hivernale, les activités sportives pour les jeunes étaient très difficiles à assurer en extérieur à cause du froid. Et les gymnases s’avéraient trop chers d’entretien. La baisse inédite des produits fiscaux empêchait la commune de pourvoir à cet entretien et au soutien du tissu associatif œuvrant dans le domaine sportif.
La dégradation des bâtiments à l’abandon commençait à susciter des inquiétudes concernant la qualité de l’eau et donc des terres.
