J’ai toujours été gêné avec ce terme de Esport, le sport électronique, ( e-sport en anglais), qui désigne des compétitions de jeux vidéo en réseau local (LAN party) ou via Internet sur consoles ou ordinateurs. Pour moi la pratique sportive doit intégrer à minima un peu de « sueur », une mise en action du corps , … mais je ne souhaite pas disserter sur ce sujet. D’autres sont plus spécialistes. La définition du Robert me va bien le sport : « Activité physique exercée dans le sens du jeu et de l’effort, et dont la pratique suppose un entraînement méthodique et le respect de règles. » Alors le E-sport est il une activité physique ? Il nécessite un effort certes de concentration et sans doute une certaine condition physique. Les parties peuvent durer longtemps. Est ce que le corps est mis en mouvement comme dans une pratique sportive ? C’est là que ça coince. D’ailleurs le baromètre E sport (cf infra) sur le sujet est sans ambiguité « Les imaginaires populaires opposent régulièrement pratiques sportives et vidéoludiques : là ou la première serait synonyme de dépense énergétique, la seconde est associée à la sédentarité. »
Esport = Ecran = Sédentarité
Le temps passé sur les écrans est assimilé à de la sédentarité dans toutes les études (cf encadré ci dessous), alors est ce que l’E-sport renforce la sédentarité en particulier chez les jeunes ? La dernière étude de l’ANSES mettait en évidence que 49 % des 11 17 ans présentent un risque sanitaire très élevé, caractérisé par des seuils plus sévères, soit plus de 4h30 de temps écran journalier et/ou moins de 20 minutes d’activité physique par jour. Parmi ceux-là, 17 % sont même particulièrement exposés, cumulant des niveaux très élevés de sédentarité (plus de 4h30 d’écran par jour) et d’inactivité physique (moins de 20 minutes par jour) ;
A lire
E-Sports ou E-Games ?
Trés franchement j’aurai préféré le terme de E-Games. D’ailleurs la Paris Games week qui s’est déroulée la semaine dernière porte trés bien son nom.
« Des liens entre les mouvements sportif et olympique et le secteur esportif »
Le dernier Baromètre France Esports publié par l’association France Esports est à cet effet assez révélateur et montre bien que l’Esport n’est pas du sport puisque l’association indique avoir « souhaité cette année apporter une coloration « sportive et culturelle » au Baromètre. En effet, la crise sanitaire a définitivement accéléré les liens entre les mouvements sportif et olympique et le secteur esportif, que ce soit au niveau national ou international. Nombreux sont maintenant les clubs sportifs (amateurs ou professionnels), les ligues, les fédérations, les acteurs olympiques (CDOS, CROS, CNO, TOP, CIO) ou les athlètes (en activité ou à la retraite) qui s’impliquent dans l’esport en créant des passerelles de diverses natures, tandis que l’écosystème esportif n’hésite plus à importer des compétences et des outils du mouvement sportif, que ce soit dans des objectifs économiques, sanitaires ou d’optimisation de la performance. »
Les chiffrés clés de l’Esport
10.8 millions d’internautes de 15 ans et plus s’intéressent à l’esport
3 catégories de pratiquants : Grand public loisir et amateur
3 catégories de spectateurs : assidus, réguliers, occasionnels
« les E-sportifs : des sportifs en puissance »
Le baromètre 2022 souligne que « En effet, « bien loin des clichés précédemment évoqués, les Esportif.ve.s Amateurs âgés sont également des sportif.ve.s en puissance : 85% d’entre eux qui pratiquent au moins une activité physique le font de manière autonome (contre 83% pour l’ensemble des internautes interrogé.e.s), 30% d’entre eux sont adhérents d’un club ou d’une association sportive (contre 33%), 12% d’entre eux le font dans le cadre scolaire, universitaire ou professionnel (contre 6%), et 21% d’entre eux pratiquent au sein d’une structure privée (contre 8%). «
Concernant les activités les plus pratiquées :
- 46% des Esportif.ve.s Amateurs ont des mobilités actives (contre 42%)
- 45% pratiquent des activités de la forme (contre 22%)
- 26% pratiquent des sports de raquette (contre 12%)
- 38% pratiquent des sports collectifs de balle (contre 11%)
- 19% pratiquent la course à pied (contre 10%)
- 20% pratiquent des activités de glisse en montagne (contre 11%
L’étude ne précise pas la fréquence et la durée de ces activités.
Lien vers le site de France esport avec le baromètre
Le baromètre
Infographie