Le sport santé dans la fonction publique territoriale : recommandations, bonnes pratiques

Reposant sur 43 entretiens dans 32 structures, cette étude de l’observatoire MNT dresse un état des lieux des programmes d’activités physiques et sportives organisés dans le cadre professionnel des agents territoriaux. L’étude a été conduite par 3 élèves administrateurs territoriaux à l’INET Maxilien Nony-Davadie, Cézanne Robin, Antoine Schweitzer

L’Observatoire MNT représente un espace de production de connaissances sur la FPT. Ses travaux visent à éclairer les enjeux actuels des ressources humaines, du fonctionnement des collectivités, du management, de la santé au travail

L’étude montre que les collectivités disposent des ressources — équipements sportifs, experts du domaine et partenaires — pour s’engager dans le sport-santé. « La collectivité peut donc se lancer dans un programme de sport-santé avec peu de moyens financiers nouveaux si elle recense correctement en amont les ressources internes et partenaires potentiels ».
L’étude pointe une grande diversité de programmes, aux ambitions variées.

12 préconisations

Recommandation n° 1 : pour convaincre un collectif de direction ou d’élus, s’appuyer sur les nombreuses ressources externes disponibles, des référentiels et des acteurs clés en soutien (études scientifiques et managériales, productions de référence des réseaux spécialisés, norme AFNOR).
Recommandation n° 2 : s’appuyer sur les atouts en interne que représentent les éducateurs territoriaux des activités physiques et sportives (Etaps) en matière d’encadrement et sur les installations sportives mises à disposition des administrés.
Recommandation n° 3 : pour pallier le manque éventuel de ressources en ingénierie et construire un diagnostic interne sur mesure, s’appuyer sur les documents et ressources RH de référence de la collectivité : le DUERP, la médecine professionnelle de prévention, les diagnostics internes RH (accidentologie, maladies professionnelles, gestes et postures, ergonomie des postes de travail, cartographie des risques par métier).
Recommandation n°4 : L’employeur prend certaines précautions pour éviter que sa responsabilité soit engagée dans le cadre d’activités physiques qu’il organiserait, qu’il s’agisse d’ateliers se tenant pendant le temps de travail, de séances hors temps de travail ou d’utilisation libre des équipements de la collectivité.

Recommandation n° 5 : pour favoriser la pratique des agents les plus éloignés du sport, les programmes doivent comporter les modalités d’un retour progressif vers l’activité physique (programmes variés comprenant des activités non traumatiques comme la marche douce, la sophrologie). L’attention des encadrants doit être portée sur un discours inclusif éloigné des objectifs de performance sportive.
Recommandation n° 6 : les créneaux horaires recommandés s’articulent avec
les contraintes professionnelles et privées :

  • sport-santé hors temps de travail : pause méridienne ou juste après la
    journée de travail, en cohérence avec les contraintes familiales, l’égalité
    femme-homme et l’équilibre avec la vie privée,
  • sport-santé sur le temps de travail : matin au début de la journée de travail ou à la reprise du travail l’après-midi, en cohérence avec les nécessités de service.

Recommandation n° 7 : afin de rendre les actions de sport-santé accessibles à tous les agents, les ateliers peuvent être décentralisés au sein des sites territorialisés et ne pas se tenir uniquement dans les installations du siège.
En cas d’éloignement structurel des agents par rapport aux installations, la collectivité peut mettre à disposition des véhicules de service pour qu’ils puissent se rendre aux séances.
Recommandation n° 8 : pour favoriser la participation, les actions de sport santé
peuvent figurer à côté d’ateliers et conférences de programmes liés à la
santé : sommeil, alimentation, lutte contre les addictions…
Recommandation n° 9 : rechercher une mobilisation active des élus et de la direction générale pour déployer une action de sport-santé. L’effet d’entraînement et l’exemplarité sont déterminants dans la réussite d’une telle entreprise. La crédibilité de la démarche se joue en partie sur son niveau de portage politique et administratif.
Recommandation n° 10 : s’assurer avant la mise en oeuvre de l’existence d’un climat RH favorable : dialogue social vivant, stratégie QVT connue, politique RH cohérente. Le sport-santé ne peut pas résoudre des situations de conflits sociaux, de conditions de travail dégradées ou de services en crise.
Recommandation n° 11 : sonder le personnel pour adapter l’offre aux besoins permet de stimuler l’intérêt pour le projet en associant les agents à l’élaboration de la stratégie dans une logique participative. La recherche d’une bonne adéquation prévient la mise en place des actions ne rencontrant que peu de succès, décrédibilisant l’ensemble de la démarche.
Recommandation n° 12 : l’évaluation doit intégrer des éléments qualitatifs des effets du sport-santé (la convivialité au travail, la circulation de l’information, l’intégration des nouveaux arrivants, la connaissance de la collectivité). L’absentéisme étant un phénomène aux causes multiples, il convient de ne pas faire reposer exclusivement l’appréciation des bénéfices du sport-santé sur cet indicateur.

La liste des bonnes pratiques

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