La science dans la mêlée pour une nation sportive : ce que révèle le rapport de l’OPECST
À l’heure où la performance sportive se joue autant dans les laboratoires que sur les terrains, l’OPECST livre un rapport dense et stratégique sur la place de la science dans le sport français. Un document qui éclaire autant les progrès réalisés que les risques d’une technologisation incontrôlée.
Le rapport « La science dans la mêlée pour une nation sportive » publié en novembre 2025 par l’OPECST explore en profondeur le rôle de la science et des technologies dans la performance sportive, la santé publique et la lutte contre la sédentarité.
Il montre que la science est devenue incontournable : matériaux plus performants, optimisation biomécanique, data, neurosciences, préparation mentale, détection des talents, suivi de la fatigue, prévention des blessures – autant d’outils qui permettent aux athlètes d’atteindre un niveau inédit d’efficacité.
Mais cette montée en puissance s’accompagne de risques : inégalités d’accès, surveillance accrue des athlètes, confusion entre innovation et dopage, dérives pseudo-scientifiques et menaces sur la santé des pratiquants dans des sports très contraignants physiquement.
Le rapport souligne que la France a comblé une partie de son retard grâce au programme prioritaire de recherche « Sport de très haute performance », au développement du Sport Data Hub et à la structuration des liens entre STAPS, CNRS, écoles d’ingénieurs et fédérations.
L’OPECST établit aussi un parallèle fort entre la performance sportive et la santé publique. Alors que les bénéfices de l’activité physique sont désormais solidement établis, la condition physique des Français continue de se dégrader : sédentarité record, explosion du temps d’écran, chute des capacités motrices, coûts sanitaires massifs.
Ce paradoxe est au cœur des recommandations de l’Office qui appelle à faire de la France une nation active, en agissant dès l’enfance, en intégrant l’activité physique adaptée dans les parcours de soin, et en améliorant la compréhension et la motivation des citoyens vis-à-vis du mouvement.
Les 10 recommandations de l’OPECST
AXE 1 – Mettre la science au service de la performance et de l’activité sportive
1. Sanctuariser et élargir les programmes de recherche dédiés au sport de très haut niveau, notamment sur les spécificités féminines, en associant davantage les fédérations.
2. Renforcer l’expertise scientifique des fédérations ainsi que les moyens de l’INSEP et de l’Agence nationale du sport.
3. Confier à l’ANS la représentation des fédérations et clubs dans les négociations avec les fournisseurs de données, afin d’assurer la souveraineté numérique du sport français.
4. Veiller au respect de l’esprit de la loi Jardé sur les recherches impliquant la personne humaine.
5. Faire des commotions cérébrales et des coups de chaleur des priorités nationales de santé publique, notamment pour les jeunes.
6. Réglementer la préparation mentale et rationaliser les diplômes de préparation physique.
AXE 2 – Faire de la France une nation active et sportive
7. Actualiser régulièrement les données nationales sur la sédentarité, les temps d’écran, l’activité physique et la condition physique des Français.
8. Faire de l’activité physique adaptée un pilier du traitement non médicamenteux des maladies chroniques et des troubles psychiques.
9. Développer les recherches sur la réduction de la sédentarité, la motivation et l’observance à long terme des pratiques physiques.
10. Redonner du sens à l’activité physique tout au long de la vie : de l’école maternelle aux structures médicalisées, en passant par l’adolescence et l’âge adulte.


