Football financiarisé : l’Olympique lyonnais, symptôme d’un modèle de multipropriété en crise par Matthieu Llorca
Derrière les déboires financiers de l’OL se cache une transformation profonde du football selon Matthieu Llorca dans the conversation. L’essor des holdings multiclubs privilégient les logiques d’investissement au détriment de l’équité sportive, de la gouvernance transparente… et de l’identité des clubs.
La crise récente de l’Olympique lyonnais, menacé de relégation par la DNCG puis sauvé en appel, révèle les dérives du modèle de multipropriété dans le football. Racheté en 2022 par John Textor via Eagle Football Holding, le club a été intégré dans un système mondial d’investissements croisés entre plusieurs clubs, financé par une dette risquée. Ce modèle, en plein essor (plus de 280 clubs concernés dans le monde), repose sur des logiques d’optimisation financière : transferts internes, mutualisation des ressources, spéculation sur les talents.
Conflits d’intérêts, opacité financière, atteintes à l’équité des compétitions
Mais il suscite de fortes critiques : conflits d’intérêts, opacité financière, atteintes à l’équité des compétitions, et dilution de l’identité des clubs. L’UEFA tente de réguler ce phénomène, mais les contournements juridiques se multiplient. À Lyon, la nouvelle présidente Michele Kang tente d’assainir la situation, mais l’OL reste sous surveillance de l’UEFA et sanctionné pour non-respect du fair-play financier. Le cas lyonnais illustre ainsi une mutation systémique du football européen, de plus en plus soumis aux logiques du capital.