EPS : liberté pédagogique et new public management par Bruno Cremonesi
La liberté pédagogique est souvent présentée comme un levier d’adaptation et d’émancipation.
Mais derrière ce discours séduisant, elle masque un désengagement de l’institution et un renforcement des inégalités scolaires.
Dans un texte critique publié chez le café pedagogique Bruno Cremonesi démonte les ressorts politiques de cette injonction paradoxale.
A lire
Bruno Cremonesi, du SNEP-FSU, analyse la manière dont la liberté pédagogique est instrumentalisée par l’institution scolaire pour se décharger de sa responsabilité dans la définition des savoirs communs. En EPS, les programmes récents ont supprimé les repères précis sur les savoirs à acquérir, renvoyant aux enseignants le soin de les définir eux-mêmes. Cette logique, présentée comme une autonomie accrue, s’inscrit selon lui dans une démarche de new public management qui individualise la gestion des parcours et transfère aux enseignants la responsabilité des échecs scolaires.
En l’absence de cadres clairs, les inégalités sociales se creusent, tandis que les enseignants sont placés face à une injonction paradoxale : libres sur les objectifs, mais contraints sur les méthodes. À rebours de cette logique, Cremonesi défend une liberté pédagogique centrée sur les mises en œuvre, au service de savoirs communs démocratiquement définis et d’une école réellement émancipatrice.


