Égalité de genre dans le sport en Europe : des progrès notables mais des disparités persistantes
Un nouveau rapport analytique publié dans le cadre du projet conjoint Union européenne – Conseil de l’Europe « Tous·tes ensemble : Promouvoir une plus grande égalité de genre dans le sport » met en évidence à la fois les progrès et les disparités persistantes en matière d’égalité de genre dans le sport en Europe.
Le rapport, publié lors de l’événement de clôture du projet dans le cadre de la présidence luxembourgeoise du Comité des ministres, est basé sur des données collectées dans 21 juridictions et fournit une analyse complète de l’égalité de genre dans six domaines clés. Il analyse la situation de l’égalité de genre dans les domaines du leadership, de l’entraînement, de l’arbitrage, de la participation au sport de la base aux plus hauts niveaux professionnels, de la prévention de la violence fondée sur le genre, des médias et de la communication, ainsi que des politiques et programmes d’égalité de genre dans le sport.
Les disparités de genre en matière de leadership, de participation et de représentation dans les médias restent profondément enracinées.
Malgré certains progrès, les disparités de genre en matière de leadership, de participation et de représentation dans les médias restent profondément enracinées. Le Conseil de l’Europe et la Commission européenne appellent les gouvernements, les organisations sportives et les autres parties prenantes à adopter et à mettre en œuvre des politiques qui garantissent l’égalité des chances pour les femmes et les hommes dans le sport.
Principales conclusions du rapport
Leadership : les femmes restent largement sous-représentées dans les rôles décisionnels. Seules 12 % des fédérations sportives ont une femme présidente et 29 % une femme vice-présidente ou membre du conseil d’administration. Si 59 % des organisations sportives ont pris des mesures pour accroître la représentation des femmes, les disparités restent criantes.
Entraînement : les femmes ne représentent que 23 % des entraîneures agréées, avec des variations significatives selon les pays. Alors que Malte (40 %), la Suisse (39 %) et la Suède (34 %) ont des proportions relativement plus élevées d’entraîneures, certaines juridictions ont des fédérations sportives qui n’emploient aucune femme. Seule la moitié des organisations sportives ont pris des mesures pour recruter davantage de femmes dans les fonctions d’entraînement.
Arbitrage : les femmes ne représentent que 32 % des arbitres, leur nombre étant particulièrement faible en Autriche (8 %). Seules 47 % des organisations sportives ont mis en œuvre des mesures visant à accroître la représentation des femmes dans l’arbitrage.
Participation : les femmes et les filles ne représentent que 31 % de l’ensemble des membres des fédérations sportives, les taux de participation diminuant considérablement entre la jeunesse et l’âge adulte. La Finlande se distingue par une participation équilibrée entre les genres de 50 %, alors que dans de nombreuses autres juridictions, l’engagement des femmes dans le sport reste limité.
Prévention de la violence basée sur le genre : des progrès ont été réalisés, le pourcentage d’organisations sportives disposant de politiques écrites étant passé de 25 % en 2019[1] à 39 % lors de la dernière collecte de données en 2023. Cependant, seulement 33% allouent des fonds à la prévention de la violence basée sur le genre, et les mécanismes de soutien aux victimes restent sous-développés avec 37%.
Représentation dans les médias : seules 35 % des organisations sportives ont pris des mesures pour promouvoir une représentation équilibrée des genres dans les médias, l’Autriche (65 %) et l’Espagne (59 %) étant en tête dans ce domaine. Toutefois, moins de 30 % des organisations disposent de lignes directrices en matière de représentation sensible au genre dans les médias.
Politiques et programmes en faveur de l’égalité de genre dans le sport : si 67 % des organisations sportives intègrent l’égalité de genre dans leurs plans à long terme, seulement 34 % d’entre elles ont des politiques ou des plans d’action écrits, ce qui met en évidence un écart entre l’engagement et l’action concrète.