Cités éducatives : un programme ambitieux fragilisé par une articulation nationale insuffisante
Dans un rapport consacré aux cités éducatives, la Cour des comptes souligne que ce programme, conçu pour décloisonner les politiques publiques et renforcer la réussite éducative des jeunes de 0 à 25 ans dans les quartiers prioritaires, se heurte à une complexité institutionnelle et administrative accrue. Une complexité d’autant plus élevée que l’effort d’articulation entre les nombreux dispositifs éducatifs n’est pas, paradoxallement, facilité ni accompagné par le niveau national — alors même que cette cohérence constitue l’objet central du dispositif
Les Cités éducatives, créées pour décloisonner les politiques publiques et coordonner l’ensemble des acteurs de la réussite éducative
Le rapport rappelle que les Cités éducatives, créées pour décloisonner les politiques publiques et coordonner l’ensemble des acteurs de la réussite éducative, ont été déployées rapidement, avec un objectif d’alliance éducative couvrant tous les temps de vie des jeunes, de la petite enfance à l’insertion. Elles mobilisent une pluralité d’acteurs — Éducation nationale, collectivités, associations — et s’appuient sur un pilotage local appelé « troïka ».
Les acteurs locaux sont confrontés à une forte complexité administrative
Cependant, la Cour constate que les ambitions du programme sont difficilement atteignables. Les acteurs locaux sont confrontés à une forte complexité administrative résultant de la multiplicité des dispositifs scolaires, périscolaires et sociaux déjà existants. Cette complexité est accentuée par le fait que le niveau national n’accompagne pas suffisamment l’effort d’articulation, alors même que cette mise en cohérence constitue le cœur des Cités éducatives. Le déploiement rapide du programme, sans évaluation préalable des premières expérimentations, ainsi que l’affaiblissement progressif du portage politique national, renforcent ces fragilités.
La Cour note enfin que les dotations financières ont été maintenues sans vérification de leur adéquation aux besoins et que les réussites observées dépendent fortement du contexte local et de la mobilisation des acteurs.
Points clés
- Ambition structurante : décloisonner les politiques publiques et assurer une continuité éducative de 0 à 25 ans dans les quartiers prioritaires
- Multiplicité des dispositifs : les Cités éducatives doivent articuler de nombreux programmes préexistants (éducation prioritaire, PRE, PEDT, politique de la ville, actions associatives, etc.) dans un paysage déjà complexe
- Complexité renforcée : « Les acteurs opérationnels […] sont confrontés à une complexité institutionnelle et administrative d’autant plus élevée que l’effort d’articulation n’est pas […] facilité ni accompagné par le niveau national »
- Calendrier trop resserré : l’extension rapide du programme a empêché de tirer les enseignements des phases expérimentales et réduit le temps consacré au diagnostic territorial
- Portage national affaibli : disparition du comité national d’orientation, baisse de l’impulsion politique, coordination nationale incomplète
- Hétérogénéité des dotations : absence d’évaluation homogène, écarts importants entre cités, maintien des financements sans analyse des besoins
- Dépendance au local : la réussite varie selon la mobilisation des personnels, les partenariats préexistants et l’organisation territoriale
La place du sport dans les cités éducatives
Le sport figure explicitement parmi les thématiques couvertes par les Cités éducatives, aux côtés de la santé, de la culture, de l’emploi ou de la parentalité. Le rapport souligne que la réussite éducative s’entend de manière globale et que le sport fait partie intégrante des leviers mobilisés dans les quartiers prioritaires pour « ouvrir le champ des possibles », favoriser l’épanouissement, renforcer les parcours des jeunes et soutenir la continuité éducative


