La présidence du nouveau CFSI sera un indicateur fort de la relation entre le gouvernement et le CNOSF
Le rapport devait être remis en mai dernier mais il a été remis par Karim Herida ancien directeur de cabinet de la ministre aujourd’hui Délégué général adjoint aux Jeux Olympiques et Paralympiques et aux grands évènements en juillet et a donné lieu à la réactivation (pour reprendre l’expression de la ministre) du CFSI Coordination française du sport à l’international. L’étude a été lancée sous l’impulsion du ministère chargé des Sports et du CNOSF, en mars dernier pour repenser et relancer la stratégie française en matière de relations internationales sportives. Pour une nouvelle coordination du sport français à l’international
Le CFSI historique présidé par le mouvement sportif
Tirant leçon des échecs successifs des candidatures aux Jeux Olympiques (1992, 2008 , 2012) pour lesquelles les candidatures étaient portées par « les politiques » et non les sportifs, le Comité Français du Sport International (CFSI), créé en 2014 président par B Lapasset et placé auprès du CNOSF, visait à faire porter la candidature de Paris 2024 par les sportifs. Stratégie gagnante
Il avait pour finalité d’ assurer la cohérence globale et la conduite de la stratégie française en matière de relations internationales sportives.
Ses actions visaient à faire de la France « une terre d’accueil de premier plan pour les plus grands événements sportifs internationaux » et nourrissait une ambition olympique et paralympique…. on connait la suite
Un nouveau CFSI fondé sur 4 piliers
Le nouveau CFSI reposera quatre piliers : coopération et développement, influence sportive, stratégie grands événements sportifs internationaux et stratégie filière économique du sport a l’international une configuration innovante par rapport à 2013.
Qui pour piloter le nouveau CFSI ?
Le comité stratégique de cette nouvelle coordination devrait être présentée fin novembre mais la présidence du nouveau CFSI sera un signal fort à l’égard du mouvement sportif.
Cette plateforme d’échange et de partenariat sera coordonnée par un secrétariat général animé par la DIGES et composé des directions Relations internationales du Cnosf, Cpsf, des Ministeres : sport, Ministère des affaires étrangèren, des finances.
Quant à la présidence, elle sera occupée par une personnalité qualifiée qui incarnera la démarche. Si la présidence échappait au mouvement sportif alors que c’est sous la présidence du mouvement sportif que les jeux de Paris 2024 ont été gagné aprés 3 échecs successifs est ce que ce serait un manque de confiance à l’égard du mouvement sportif ? Non nous dit on en haut lieu le sujet est consensuel entre le CNOSF et la ministre des sports.
Y avait il urgence à relancer cette structure ?
Manoeuvre politique avant la présidentielle ou volonté de l’Etat de reprendre la main sur le mouvement sportif, le choix de la date questionne.
En effet y avait il urgence à relancer cette structure à quelques mois de la présidentielles et alors que la France accueillera déjà la coupe du monde de rugby et les JO ?
En tout cas une marque de plus qui démontre que l’Etat veut reprendre la main. Aprés la reprise en main de la haute performance par l’ANS suite aux mauvais résultats de Tokyo (De la fin de la tutelle à la curatelle pour certaines fédérations sportives), un projet de contrat de délégation qui crispe les relations entre la ministre et la présidence du CNOSF (Contrat de délégation des fédérations : si trop de paperasse administrative pas de transparence démocratique B Henriques écrit à R Maracineanu) , sans oublier le fait que le CNOSF ne dispose plus de droit marketing pour l’équipe de France jusqu’au JO de Paris 2024, ne pas confier la présidence du CFSI au mouvement sportif serait le dépouiller …
On en saura plus début décembre à Dubai Pavillon France Expo Universelle, date à laquelle le comité stratégique de cette nouvelle coordination devrait être présenté
16 recommandations
Voici la liste des 16 recommandations du rapport sur la nouvelle coordination du sport français à l’international :
Recommandation 1 :
Créer le « Cercle International d’Influence – C2I » regroupant les membres du MENJS/CNOSF/CPSF/ Fédérations sportives ayant une action à l’international
Recommandation 2 :
Créer et animer un groupe de personnalités à Haut Potentiel international (HPI) en lien avec le parcours ambition internationale du CNOSF, le MEAE et l’Ecole des Cadres (MENJS)
Recommandation 3 :
Accueil à Paris de bureaux délocalisés des Fédérations internationales (FIFA, IJF, ITTF…)
Recommandation 4 :
Installer un relais France à Lausanne afin de développer et de mieux articuler les actions d’influence du mouvement sportif et des entreprises françaises
Recommandation 5 :
Repositionner les français à la tête des instances stratégiques et politiques de la Francophonie sportive
Recommandation 6 :
Réinvestir les territoires ultra marins comme éléments de mobilisation géopolitique
Recommandation 7 :
Concentrer l’action sportive internationale de la France dans 17 pays prioritaires
Recommandation 8 :
Renforcer et animer un réseau de compétences au sein des postes diplomatiques
Recommandation 9 :
Consolider le positionnement du GIE comme chef de file du secteur économique dans la perspective des JOP Paris 2024
Recommandation 10 :
Mettre en place de nouveaux outils réglementaires et législatifs pour les entreprises françaises
Recommandation 11 :
Développer un programme de promotion de la France, de rencontres économiques et d’influence à l’occasion des Championnats du Monde de Ski 2023, de la Coupe du Monde de Rugby 2023 et des Jeux
Olympiques et Paralympiques 2024.
Recommandation 12 :
Soutenir le développement de la Global Sports Week et le décliner dans les pays prioritaires
Recommandation 13 :
Créer un nouveau comité des candidatures GESI pour mieux faire vivre les priorités stratégiques du sport français dans l’accueil des grands événements
Recommandation 14 :
Soutenir de nouvelles formes d’événements sportifs
Recommandation 15 :
Organiser un sommet d’Etat (DAVOS du Sport) en marge des JO et en ligne avec les accords de Paris afin d’asseoir le modèle sportif français
Recommandation 16 :
Etudier l’opportunité et la faisabilité d’un événement fédérateur pour capitaliser l’élan de Paris 2024 et définir un nouvel horizon pour les 10 prochaines années