ANS : les décideurs du sport face au défi d’une gouvernance audacieuse par Patrick Bayeux
L’heure est grave. La présidente de l’ANS a convoqué tous ses membres pour un séminaire de réflexion sur le devenir de l’agence. Le timing interroge. Coté ministère on fait le job, mais sans plus de conviction selon nos information, … chacun sait que les décisions concernant l’ANS se prendront ailleurs.
Un ordre du jour en 3 points
1 – Partager le bilan suite au premier cycle de l’Agence
2 – Consolider la vision collective autour de certains défis
3 – Renforcer l’architecture de gouvernance stratégique de l’Agence pour répondre aux défis
Mais une question essentielle manque : quel avenir pour l’ANS ? Car chacun sait que les décisions se prendront ailleurs, loin des débats internes. Je n’ai pas été invité au séminaire, mais ayant quelques idées sur le sujet, je me permets de les soumettre aux vrais décideurs du sport.
Lucidité : un bilan sans concession
Depuis 2019, les alertes se succèdent. Au départ il y avait les promesses d’une révolution mais qui rapidement sur les territoires, la gouvernance a tourné à l’usine à gaz, et ce n’est pas faute d’avoir prévenu quelques mois après la création de l’agence. Déc. 04, 2019 Gouvernance du sport sur les territoires : une usine à gaz qui inquiète ! par Patrick Bayeux
La raison est simple. La seule ambition de la nouvelle gouvernance sur les territoire était la clarification des compétences. D’ailleurs face aux difficulté en 2021 je faisais une proposition de clarification Si j’étais président d’une conférence régionale du sport
Après l’avoir dénoncé à de multiples reprises dans de nombreux articles, c’est la cour des comptes à son tour qui l’a rappelé, aucune clarification des responsabilités, pas de pilotage global. Sep. 19, 2022 La cour des comptes adresse un carton jaune à l’ANS (agence nationale du sport)
Avr. 24 5 ans après sa création sur les territoires, la nouvelle gouvernance est toujours en période de rodage
Patrick Apperé le président de l’ANDS a une autre formule en mai 2024 « Conférences régionales et des conférences des financeurs, il faut avouer que ça pédale un peu dans la choucroute » Patrick Appere président de l’ANDES
Le « péché originel » de l’ANS, être devenue le bras armé du ministère a étouffé la gouvernance partagée. Parlement du sport vs ANS Agence Nationale du sport, des états généraux du sport #EGS2025 s’imposent par Patrick Bayeux
Au final trois erreurs ont été fatales à la nouvelle gouvernance du sport sur les territoires
Reconnaître aussi les succès
Il faut cependant reconnaître les succès et en particulier sur les haut niveau et la haute performance. Un succès à nuancer toutefois selon cette commandée par l’ANS elle même, Résultats de la France aux JOP #Paris2024 : « aurait pu mieux faire »
Sur les territoires, le processus est inachevé , nous considérons avec Patrick Roult , qu’il faut opérer une réforme structurelle État–territoires et un rattachement des MRP aux DRAJES
Quel avenir pour l’ANS ?
Avant de consolider la vision collective autour des défis : « défis thématiques clés et identifier des approches innovantes (notamment équipements, développement des pratiques, gouvernance territoriale » est il écrit dans l’ordre du jour encore faut il s’interroger sur le devenir de l’ANS.
Pas simple de supprimer l’ANS, j’écrivais récemment, Sep. 25, 2025 Peut-on supprimer l’ ANS – Agence nationale du sport facilement ?
Mais force est de constater qu’elle est ménacée. Le rappel sur Sénat sur les Agences de l’Etat propose la suppression de l’ANS – Agence Nationale du sport
Faire preuve d’audace : donner les clés aux territoires
L’heure n’est plus à l’entre-soi : il faut associer toutes les forces vives du sport pour refonder la gouvernance. Des #EGS2025 Etats généraux du sport s’imposent en 2025. Si la gouvernance territoriale ne fonctionne pas, c’est aussi parce que les collectivités et le mouvement sportif ont refusé de clarifier les compétences et de désigner de véritables chefs de file.
Alors on fait quoi on tente de relancer ? difficile alors que la ministre a annoncé que les conférences régionales étaient non obligatoires ! et que Le préfet devient délégué territorial de l’Agence national du sport – ANS.
On prend acte une fois pour toute du désengagement de l’Etat sur les territoires ?
On prend acte une fois pour toute du désengagement de l’Etat sur les territoires ? N’est il pas temps d’arrêter de tourner autour de l’État, qui finance une part de plus en plus réduite des projets, tout en accaparant l’essentiel des débats.
C’était le scénario d’AP 2022 en 2018. Si l’ANS a été créée sous la forme d’un GIP c’est uniquement parce qu’il y avait les jeux en perspective.
Alors : Retour à la case départ pour le sport Français ?
L’audace consiste aussi à acter ce désengagement et à placer les acteurs qui soutiennent réellement le sport sur les territoires au cœur de la réflexion. C’est d’eux que viendra le renouveau, par la responsabilité et l’innovation. C’est peut être ça faire preuve d’audace.
