Addictions France brandit le carton rouge contre le marketing agressif des paris sportifs

À l’occasion de la publication de son rapport PEPS (« Publicités et Exposition des jeunes aux Paris Sportifs »), soutenu par le Fonds de lutte contre les addictions, Addictions France alerte une nouvelle fois sur l’ampleur et les dangers du marketing des paris sportifs.

Une explosion des pratiques et des investissements

Depuis l’ouverture à la concurrence en 2010, les paris sportifs connaissent une croissance fulgurante. Avec près de 24 millions de joueurs en France en 2024, dont 350 000 joueurs quotidiens, ils constituent la deuxième forme de jeu d’argent la plus pratiquée. L’année 2024 a vu un record d’investissements publicitaires de 670 M€ lors d’un calendrier sportif particulièrement dense (Euro, Jeux Olympiques).

Des stratégies marketing ciblant les jeunes

Le rapport souligne que les opérateurs utilisent des techniques particulièrement agressives :

  • Influenceurs et célébrités mobilisés massivement, notamment lors des grandes compétitions.
  • Bonus de bienvenue, freebets et codes promotionnels représentant 59 % des dépenses marketing.
  • Campagnes ancrées dans la culture urbaine et sportive, ciblant prioritairement les jeunes et les quartiers populaires.
  • Publicités envahissantes : plus de 2 300 contenus recensés sur les réseaux sociaux en 2024, souvent non conformes aux obligations légales.

Des conséquences sanitaires préoccupantes

Selon l’étude IFOP citée dans le rapport, 44 % des Français exposés aux publicités déclarent avoir eu envie de parier. Plus grave encore, 63 % du produit brut des jeux provient de joueurs en situation d’addiction ou de perte de contrôle. Chez les jeunes vulnérables, l’impact est dramatique : endettement, isolement, troubles anxieux, voire pensées suicidaires.

Le « jeu responsable », un écran de fumée ?

Addictions France dénonce également la récupération marketing du concept de « jeu responsable », utilisé par les opérateurs pour légitimer leurs activités, alors même qu’ils continuent à promouvoir des offres incitatives et des campagnes massives.

Pour une « loi Evin » des jeux d’argent

Face à ce constat, l’association plaide pour un encadrement fort, inspiré des modèles étrangers (Belgique, Italie, Espagne, Australie), avec trois mesures phares soutenues par l’opinion publique :

  • Interdiction des personnalités dans les publicités,
  • Interdiction de la publicité sur les réseaux sociaux,
  • Suppression des gratifications financières.

Lien vers addictions france

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Patrick Bayeux

Consultant, Enseignant chercheur, Docteur en sciences de gestion.

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