Le paradoxe de l’EPS : des enseignants alarmés, mais impuissants face au déclin physique des élèves
En vingt ans, l’endurance des élèves français a chuté de 18 %, signe d’une fragilisation inquiétante de leur condition physique selon cet article co rédigé par 4 auteurs David Matelot Enseignant d’EPS, docteur en physiologie de l’exercice, Université Bretagne Sud (UBS) Florent Desplanques Professeur agrégé d’EPS, chargé d’enseignement, École normale supérieure de Rennes Laurent Beghin Etudes cliniques, Université de Lille Vanhelst Jérémy Maître de conférences en STAPS, Université Sorbonne Paris Nord . Pour la première fois, l’éducation nationale commence à mesurer systématiquement l’état de forme des élèves de 6e, tandis qu’une enquête auprès de 2 400 enseignants d’EPS révèle un paradoxe : tous constatent ce déclin, mais peinent à en faire une priorité, faute de temps, de moyens et d’outils adaptés. Pourtant, renforcer endurance cardiorespiratoire et force musculaire est devenu un enjeu majeur de santé publique. Des chercheurs proposent aujourd’hui cinq pistes pour inverser la tendance.
Les performances des élèves français au test d’endurance Navette 20 m ont chuté de 18 % entre 1999 et 2022, confirmant les observations de 91 % des enseignants d’EPS. Malgré une large conscience des enjeux de santé associés, ces qualités physiques restent peu travaillées en classe, faute de temps, de formation et de moyens institutionnels. Une grande variabilité des niveaux, de la croissance et de la motivation complique encore la tâche. Pour répondre à cet enjeu national, des chercheurs avancent cinq pistes : proposer des pratiques motivantes, augmenter le temps de pratique, intégrer davantage endurance et force aux séances, recourir à des tests physiques structurés et renforcer la formation des enseignants.
