ANRU : un cahier d’acteurs pour réinventer les espaces et équipements sportifs dans les quartiers de la politique de la ville
Alors que les élections municipales en mars prochain vont être l’occasion pour les candidat-es d’expliciter leur vision sur la place et le rôle de l’activité physique et sportive dans la cité, l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) a publié cet été une analyse étayée d’initiatives déployées dans les quartiers de la politique de la ville (QPV).
Les inégalités d’accès aux pratiques sportives en QPV
Les inégalités d’accès aux pratiques sportives en QPV s’apprécient au prisme des questions d’équipements et d’aménagements (déficit, éloignement, disponibilité, inadaptation aux pratiques, entretien et maintenance), mais aussi de l’offre d’activité (représentations, normalisation, structuration, mixité, inclusion…) ou de leur encadrement.
L’ANRU, en partenariat avec l’Agence nationale du sport (ANS) a soutenu plus de 150 programmes ayant l’ambition de « favoriser l’accès du sport au plus grand nombre » et de faire de l’activité physique « un puissant levier de santé et de vivre-ensemble ». De cet accompagnement, elle identifie trois grands défis que sont l’amplification des pratiques, la mixité des usagers et la diversification des activités.
Cadrage stratégique, programmation urbaine, conception des équipements et espaces, et accompagnement des usages,
Cadrage stratégique, programmation urbaine, conception des équipements et espaces, et accompagnement des usages, constituent pour l’ANRU des leviers complémentaires que peuvent mobiliser les acteurs publics. En croisant description méthodologique et témoignages explicites de 18 projets effectivement mis en œuvre, elle cible cinq leviers d’action mobilisables par les décideurs locaux. Les intitulés des exemples présentés dans le sommaire de cette publication résument à eux seuls la diversité et la complémentarité des approches :
- Définir le projet avec les acteurs du territoire : stratégie multiscalaire et multi-acteurs (Montreuil), concertation sur les usages grâce au numérique (Pierre-Bénite), tests d’aménagements transitoires (Stains), financements (Besançon) ;
- Insérer le projet sportif à la stratégie d’aménagement du territoire : concentration spatiale d’équipements (Le Havre), multiplicité d’équipements pour un effet levier (Sarcelles), gestion partagée entre scolaires, clubs et résidents (Roubaix), multiplication d’espaces légers dans les « interstices » urbains (Roubaix) ;
- Programmer pour diversifier les pratiques et encourager l’inclusion : aménagements multisports en libre accès (Hombourg-Haut), diversification des disciplines et des publics (Avignon), espaces sportifs solidaires (Grigny), signalétique incitative (Saint-Pol-sur-Mer), namming inclusif (Nantes) ;
- Concevoir des équipements : réhabilitation et adaptation de l’existant (Grigny), conception d’équipements résilients (Val-de-Reuil) ;
- Accompagner l’aménagement sportif : réduction des barrières économiques (Grigny), animation des « pieds d’immeuble » (Gironde), formation de professionnels au cœur des quartiers (Paris).
À travers cette publication, l’ANRU souhaite faire connaître des solutions concrètes et transférables. Loin de l’inventaire technique, elle propose un véritable cadre méthodologique, dès lors que les décideurs intègreront ces éléments (ici morcelés dans une perspective descriptive) dans une stratégie globale, tel que le permet l’élaboration d’un véritable projet sportif local.
P.-P. Bureau pour Décideurs du sport
Sur le site de l’ANRU