« S’engager pour tous les footballs ». Pierre Samsonoff relance le débat sur l’avenir du football français
Ancien candidat malheureux à la présidence de la Fédération française de football (FFF) face à Philippe Diallo en décembre dernier (45 % contre 55 %), Pierre Samsonoff n’entend pas disparaître du paysage. L’ancien directeur général de la Ligue du football amateur annonce la création d’une association baptisée « S’engager pour tous les footballs », conçue comme un think tank ou « laboratoire d’idées » destiné à réunir dirigeants, clubs professionnels et amateurs, universitaires, médias et joueurs, afin de dépasser les clivages et proposer des solutions nouvelles pour le football.
Une Fédération critiquée
Dans ses prises de parole, Samsonoff dénonce une Fédération qui, selon lui, s’éloigne de son métier de base : le développement du football amateur et l’accompagnement des jeunes pratiquants. Il reproche à Philippe Diallo et à son équipe de concentrer une grande partie de leur énergie sur la régulation du football professionnel, au détriment de l’éducation par le sport, des clubs de proximité et de la formation des plus jeunes.
« La FFF s’intéresse à des enjeux importants mais qui ne sont pas son cœur de métier », regrette-t-il, pointant une série d’effets d’annonce qui, selon lui, ne se traduisent pas concrètement sur le terrain.
Un football amateur fragilisé
Samsonoff souligne que, malgré la mise en place d’un conseil consultatif du football amateur et l’annonce d’aides (7,6 millions d’euros pour la saison 2025-2026), le soutien reste limité au regard des besoins réels. Les clubs de base, en particulier dans les territoires ruraux, manquent de moyens, tandis que les sélections nationales de jeunes peinent à retrouver le niveau qui fut le leur il y a quelques années. Le football féminin, qui stagne après une décennie de croissance, illustre également le décalage entre ambitions affichées et réalité.
Vers une réflexion collective
À travers son association, Samsonoff veut mettre autour de la table toutes les parties prenantes, y compris les collectivités locales et même la justice lorsqu’il s’agit de traiter des phénomènes de violence sur et autour des terrains. Ses priorités affichées : améliorer l’accueil des enfants dans les clubs, lutter contre les violences, repenser la performance des jeunes joueurs et redonner de l’élan au football féminin.
Une posture politique assumée
En lançant ce cercle de réflexion, Samsonoff entend maintenir vivantes les thématiques de démocratisation, décentralisation et mise au service des clubs qu’il avait défendues pendant la campagne fédérale. Si l’initiative se veut indépendante et tournée vers l’innovation, elle s’inscrit aussi dans une perspective politique : « Si les idées trouvent une incarnation et un chemin pour être portées dans le cadre d’une élection fédérale, on se posera la question », confie-t-il.
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