Shems El Khalfaoui : « Le sport pour tous en danger », « On ne participe pas à cette mascarade » qu’est la fête du sport
Figure montante du sport en Seine-Saint-Denis, l’adjoint au maire de Saint-Denis, Shems El Khalfaoui, dénonce la réduction du Pass’Sport et appelle au boycott de la Fête du sport. Pour lui, un an après les Jeux, l’héritage promis s’éteint au détriment des plus jeunes.
À Saint-Denis, ville hôte du centre aquatique olympique, Shems El Khalfaoui s’érige en porte-voix de la colère des clubs et des familles. L’élu souligne qu’environ 3 000 enfants de 6 à 13 ans sont désormais exclus du Pass’Sport, dont l’accès a été restreint aux 14-17 ans. « On attaque les plus jeunes, justement à des âges où les pratiques sportives se mettent en place », alerte-t-il.
Convaincu que « le sport pour tous est en danger », il rappelle que cette tranche d’âge est la plus exposée aux risques de sédentarité et d’obésité. L’adjoint souligne également que la Seine-Saint-Denis souffre d’un déficit structurel : seulement 144 licenciés pour 1 000 habitants contre 240 au niveau national, et trois fois moins d’équipements sportifs que la moyenne française.
Pour lui, la Fête du sport, organisée ce 14 septembre, sonne comme une « mascarade » ou une « défaite du sport », alors que les clubs locaux, déjà fragilisés, peinent à accueillir de nouveaux pratiquants. Avec près de 11 000 licenciés mobilisés dans sa ville, il appelle à transformer l’élan olympique en véritables politiques de soutien durable. « Les JO n’étaient que le début du rééquilibrage que la Seine-Saint-Denis attend. Ce serait un contresens historique et politique de l’abandonner. »
« Nous sommes passés d’une ambition de sport pour tous à une politique de vitrine »
Pour Shems El Khalfaoui « Ce n’est pas une erreur technique. C’est un choix politique. Et ce choix révèle une vérité plus large : celle d’un Etat qui confond image et investissement, symbolique et structurel. Nous sommes passés d’une ambition de sport pour tous à une politique de vitrine »
Libération Un an après Paris 2024, le sport pour tous n’est plus à la fête, il est en danger
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