Il y a un an, jour pour jour, Paris refermait le grand livre des Jeux Paralympiques 2024. Une cérémonie de clôture qui devait symboliser un commencement : celui d’un nouvel élan pour le sport français, d’un héritage concret et durable, d’une nouvelle gouvernance au service d’une nation sportive nous avait-on dit.
Douze mois plus tard, que reste-t-il de cet espoir ?
Rien. Un néant. Retour à la case départ, une fois encore.
Deux ministres se sont succédés en un an. Deux ministres qui, au lieu de perdre ce temps précieux, auraient dû écouter les acteurs de terrain, lire les appels des décideurs du sport, et lancer sans attendre les États généraux du sport. Ce temps de réflexion et de co-construction aurait permis de donner un cap, de tirer les leçons des Jeux, d’imaginer des formes nouvelles de gouvernance et, surtout, de relancer la dynamique là où elle est la plus forte : dans les territoires.
En un an, que de choses auraient pu être initiées :
- Sur la gouvernance : une clarification des responsabilités, une remise à plat des financements, un dialogue renouvelé avec les territoires
- Sur l’héritage : des dispositifs structurants, durables, efficace et efficient
- Sur la place du club : une reconnaissance pleine et entière de son rôle central dans l’organisation et la vitalité du sport français
- Sur les équipements : une stratégie nationale et territoriale pour moderniser, financer, adapter et rendre accessible le patrimoine sportif.
- Sur l’avenir : un projet fédérateur redonnant confiance aux « décideurs du sport » et une nouvelle vision pour la prochaine décennie.
Au lieu de cela, le sport a souffert. Budgets contraints, perte de visibilité politique, absence de perspectives claires : la France sportive, qui avait su s’unir dans l’effort et l’émotion des Jeux, se retrouve à nouveau fragilisée.
Profitons de ce moment de crise pour imaginer autrement l’avenir du sport, des Etats généraux du sport s’imposent.
Il y a 2 semaines j’écrivais, profitons de ce moment de crise pour imaginer autrement l’avenir du sport, ses modèles économiques et ses rapports avec les territoires. Ne nous laissons pas enfermer dans l’urgence du calendrier politique et social ! Alors au risque de me répéter des #EGS2025 états généraux du sport s’imposent en 2025. Il est encore temps Mme ou Monsieur le futur ministre des sports.
La fête du sport sans l’héritage, le sport français méritait mieux.
En attendant, on se rassure comme on peut : il reste la Fête du sport. Un rendez-vous désormais annuel, nous dit-on, qui viendra mettre des ballons et des fanions là où il faudrait d’abord une vision, des orientations, et quelques moyens … On aura la Fête du sport, chaque année, c’est promis.
L’héritage et la vision, eux, peuvent encore attendre. Le sport français est résilient.
Bonne lecture
Patrick Bayeux