Avec l’Esports World Cup 2025, l’Arabie saoudite s’impose comme capitale mondiale du gaming compétitif. En parallèle, la New Global Sport Conference, organisée à Riyad, érige ce modèle en vitrine d’une transformation plus large : faire du sport – réel ou virtuel – un levier central de soft power, d’innovation et de diversification économique.
Une Coupe du monde hors normes
De juillet à août 2025, Riyad accueille la plus grande compétition d’esport jamais organisée : 200 clubs, 2 000 joueurs, 25 tournois sur 24 jeux et une dotation record de 70 millions de dollars. L’Esports World Cup (EWC) n’est pas seulement un spectacle sportif planétaire, c’est aussi l’incarnation de la stratégie « Vision 2030 » portée par Mohammed ben Salmane : diversifier l’économie saoudienne au-delà du pétrole en investissant dans le sport, le divertissement et le numérique.
La Team Falcons, club emblématique du Royaume, est devenue l’un des symboles de ce projet, accumulant les victoires et fédérant une nouvelle génération de supporters.
De l’événement à la stratégie globale
Mais au-delà du show, l’EWC illustre une ambition plus large : construire un écosystème durable du gaming et du sport numérique. Développement de studios locaux, acquisitions internationales (comme Scopely et Pokémon Go), création de 250 entreprises du secteur d’ici 2030, 39 000 emplois et 50 milliards de riyals de contribution au PIB : l’Arabie saoudite se positionne comme un producteur autant qu’un consommateur de contenu.
La New Global Sport Conference : un récit de puissance
C’est dans ce contexte qu’a été lancée à Riyad la New Global Sport Conference (NGSC), un forum réunissant dirigeants, investisseurs et experts pour penser l’avenir du sport mondial. L’objectif est clair : replacer le Royaume au centre du débat sur la gouvernance sportive, en intégrant dans la même réflexion football, esport et nouvelles formes de divertissement sportif.
En associant diplomatie sportive et vitrines médiatiques, la NGSC fonctionne comme une caisse de résonance de l’EWC : montrer que le sport est devenu un vecteur stratégique d’influence internationale, au même titre que la culture ou l’énergie.
Un modèle exportable ?
L’association de la puissance événementielle de l’EWC et du discours stratégique de la NGSC ouvre une nouvelle étape : celle d’un « sport global » où le réel et le virtuel se mêlent. Mais elle interroge aussi sur les équilibres à venir : jusqu’où l’investissement massif et le soft power peuvent-ils redéfinir les hiérarchies sportives mondiales ?