Cryptomonnaies et sponsoring sportif : entre opportunités financières et précautions réglementaires
Alors que les partenariats entre acteurs du Web3 et clubs sportifs explosent à l’international, la France maintient un cadre réglementaire strict. Une position défendue par le Gouvernement au nom de la protection des supporters et de la stabilité du sport professionnel.
Dans une question écrite, le député Marc Chavent interroge le Gouvernement sur la possibilité d’assouplir la réglementation actuelle qui interdit toute publicité directe ou indirecte en faveur des services sur actifs numériques dans le cadre du sponsoring sportif. Une interdiction qui, selon lui, freine le financement privé du sport dans un contexte de réduction des financements publics et de concurrence internationale accrue.
Dans sa réponse, publiée le 22 juillet 2025, la ministre des Sports rappelle les risques associés aux crypto-actifs, citant notamment l’exemple de la liquidation d’Iqoniq en 2022, qui a laissé de nombreux supporters sans recours. Elle insiste sur le rôle protecteur du règlement européen MiCA, en vigueur depuis 2023, et sur le cadre du code de la consommation qui limite certaines formes de parrainage.
Toutefois, le ministère reconnaît les faiblesses économiques du sport professionnel et annonce que le sujet figure parmi les priorités de la feuille de route 2024-2026 du comité stratégique de la filière sport. Un travail d’acculturation au financement virtuel est ainsi en cours, piloté par l’Agence nationale du sport et le CNOSF.
Enfin, la ministre souligne que l’expérimentation lancée en 2024 autour des jeux à objets numériques monétisables constitue une première étape vers une régulation progressive du secteur, mais que toute évolution devra rester compatible avec les objectifs de protection des acteurs et de respect des textes en vigueur.