Comment limiter l’empreinte carbone des Coupes du monde de football ? par Frédéric Lassalle
Les compétitions internationales de football polluent, mais surtout du fait du transport des équipes et des supporters. La Fifa, qui a affirmé faire du développement durable une de ses priorités, a pourtant annoncé une démultiplication inédite du nombre d’équipes en compétition et de pays hôtes pour la Coupe du monde de 2026 puis celle de 2030, au risque d’accroître encore l’empreinte carbone des transports liés au football selon Frédéric Lassalle Maître de Conférences en Sciences de gestion, IAE Dijon – Université de Bourgogne
Pour l’auteur cette approche va à l’encontre de la théorie des ressources, notamment du modèle VRIST, qui recommande de valoriser les ressources rares, inimitables, non substituables et complémentaires. Selon ce modèle, les organisations doivent évaluer leurs ressources et compétences au regard de cinq critères clés : la création de valeur : pour une organisation, organiser un événement sportif n’est intéressant que si cet événement intéresse suffisamment de personnes pour en tirer un revenu ; la rareté ; la protection contre l’imitation ; la protection contre la substitution et enfin la protection contre le transfert de la ressource ou de la compétence.
En multipliant les compétitions, la Fifa banalise ses propres actifs (la rareté et l’exclusivité de ses tournois), affaiblit leur valeur, et oublie que la différenciation durable repose sur des ressources spécifiques et protégées. Une stratégie fondée sur la rareté (moins de compétitions, mais plus attendues) serait plus cohérente tant d’un point de vue écologique qu’économique.
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