L’activité physique et sportive et la prévention de l’obésité en milieu scolaire : des actions urgentes face à des données obsolètes

Les députés Mme Frédérique Meunier et M. Christophe Proença présenteront demain une communication sur leur mission flash de la commission des Affaires culturelles et de l’éducation sur le thème de l’activité physique et sportive et la prévention de l’obésité en milieu scolaire.

Le rapport souligne les lacunes préoccupantes en matière de données sur l’évolution du surpoids et de l’obésité chez les enfants. En effet, les dernières données nationales datent de près de dix ans (enquête Esteban), et les résultats de la prochaine enquête (Albane) ne seront disponibles qu’en 2028, soit 12 ans après. Ce manque d’actualisation complique l’évaluation précise de la situation.

Concernant l’activité physique en milieu scolaire, bien que trois heures hebdomadaires d’EPS soient prévues à l’école primaire, le temps effectif constaté n’est que d’une heure et 45 minutes en moyenne relèvent les députés pour qui cette réduction fragilise le rôle du sport scolaire, pourtant essentiel pour encourager la pratique sportive et favoriser la santé des enfants.

Quant à la mesure des « 30 minutes d’activité physique quotidienne », mise en place depuis 2022, si elle est saluée, elle montre des limites car elle concerne réellement que 42 % des écoles et ne s’applique que les jours sans EPS, limitant son impact à un ou deux jours par semaine dans la majorité des cas.

Une mesure-pesée annuelle des élèves de CE2

Le rapport préconise des actions fortes, telles que l’instauration d’une mesure-pesée annuelle des élèves de CE2 les tests de forme physique annuels au collège, la systématisation de l’évaluation du savoir-nager, ….

Quatre thématiques et 10 recommandations

Sur le suivi de la santé des publics d’âge scolaire :

  • Instaurer une mesure-pesée de tous les élèves de CE2 par un infirmier scolaire, suivie d’une visite médicale pour les élèves en surpoids ou en situation d’obésité. Permettre la saisie anonymisée de ces données pour assurer un suivi épidémiologique national annuel.
  • Généraliser à toutes les académies les tests de forme physique annuels au collège déjà expérimentés dans cinq académies, réalisés au cours d’une séance d’EPS de 2 heures.
  • Systématiser l’évaluation du savoir-nager et établir des chiffres nationaux, précisant le nombre d’élèves n’ayant pu être évalués faute d’accès à une piscine.

Sur l’affirmation de l’EPS comme savoir fondamental

  • Rendre les 3 heures hebdomadaires d’EPS effectives au premier degré ; porter le volume horaire à 4 heures pour tous les collégiens.
  • Intégrer à la formation initiale des médecins généralistes et pédiatres une sensibilisation sur les contre-indications médicales à la pratique de l’EPS, sur la pertinence des certificats de dispense partielle et la capacité des professeurs d’EPS à proposer une pratique adaptée ; imposer aux élèves dispensés d’EPS d’être présents aux cours.
  • Renforcer la place de l’EPS dans la formation initiale des enseignants du premier degré, avec un minimum de 80 heures sur deux ans ; sanctionner cette formation par une épreuve au concours, sous forme de mise en situation.
  • Assurer le recrutement d’au moins un conseiller pédagogique en EPS dans chaque circonscription académique et placer l’effectivité des 30 minutes d’activité physique quotidienne sous sa responsabilité.

Sur le renforcement du sport scolaire, notamment dans le premier degré :

  • Rendre le pass’ sport sécable, augmenter son montant (M. Proença) et ouvrir son bénéfice au financement des licences Usep et UNSS.
  • Rendre obligatoire l’adhésion de chaque école ou groupement d’écoles à une fédération de sport scolaire.
  • Assurer que l’Usep dispose, à l’instar de l’UNSS, d’au moins un équivalent temps plein mis à disposition par la DSDEN dans chaque département.

Sur la politique d’implantation des équipements permettant la pratique des APS :

  • Flécher les financements nationaux d’équipements sportifs vers des infrastructures structurantes (gymnases, dojos, piscines), utilisables par les scolaires, et vers les cours d’écoles « actives et sportives ».

« L’accroissement de la sédentarité est une bombe à retardement contre laquelle l’école peut encore agir » écrivent les députés.

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